Sept condamnés à mort, dont trois pour le meurtre d'un opposant à Saddam Hussein en 1994, ont été pendus jeudi en Irak, a annoncé le ministère de la Justice, malgré les vives critiques contre le recours à la peine de mort dans ce pays.
Ces exécutions, les premières confirmées depuis le 23 janvier, portent à au moins 44 le nombre de condamnés exécutés cette année en Irak, selon un décompte de l'AFP à partir de sources officielles.
Quatre des exécutés de jeudi avaient été condamnés pour terrorisme, et les trois autres pour le meurtre de cheikh Taleb al-Souhail al-Tamimi, dont la fille Safia al-Souhail est députée depuis 2005.
Cet opposant avait fui au Liban lors du coup d'Etat dirigé par le parti Baas en 1968 et avait lui-même tenté de renverser Saddam Hussein, avant d'être assassiné en avril 1994 à son domicile à Beyrouth.
Cet assassinat avait poussé le Liban à rompre ses liens avec l'Irak et à arrêter cinq diplomates irakiens et un libanais soupçonné de complicité. Seul l'un des hommes arrêtés a finalement fait l'objet de poursuites, mais l'un des diplomates est décédé pendant sa détention.
En dépit de nombreux appels en faveur d'un moratoire, en raison en particulier des défaillances du système judiciaire, au moins 169 personnes ont été exécutées en 2013 en Irak, un record depuis l'invasion américaine de 2003 qui place le pays au 3e rang mondial des exécutions, derrière la Chine et l'Iran.
En janvier, le patron de l'ONU Ban Ki-moon a de nouveau réclamé ce moratoire, mais le Premier ministre Nouri al-Maliki l'a fermement rejeté. "Nous ne pensons pas que les droits d'une personne qui tue des gens doivent être respectés", avait-il dit devant M. Ban.