31 mars 2014 – Un groupe de huit experts des Nations Unies sur les droits de l'homme a exhorté lundi les autorités égyptiennes à annuler les 529 condamnations à mort prononcées la semaine dernière et offrir aux accusés de nouveaux procès équitables.
« Le droit à la vie est un droit fondamental, pas un jouet. Si la peine de mort est utilisée dans les pays qui ne l'ont pas abolie, le droit international exige le respect le plus strict d'un certain nombre de normes fondamentales », ont déclaré les experts dans un communiqué de presse conjoint.
Le 24 mars, 529 personnes ont été condamnées à mort en Egypte pour des chefs d'accusation liés aux événements qui ont conduit à l'éviction du gouvernement du Président Mohammed Morsi en 2013. Au moins 600 autres personnes sont actuellement en procès pour des accusations similaires.
« Nous sommes consternés par le manque de clarté des accusations », ont dit les experts, qui se sont également dit inquiets des nombreuses irrégularités de procédure signalées au cours des récentes procédures.
« Condamner 529 accusés à la peine de mort, après un procès de deux jours couvert d'irrégularités de procédure, et pour des accusations vagues ou parfois insignifiantes est une parodie de justice », ont ajouté les experts, qui ont déclaré qu'ils allaient suivre de près la situation.
Les huit experts des Nations Unies sont : Christof Heyns, Rapporteur spécial sur les exécutions extrajudiciaires, sommaires ou arbitraires ; Gabriela Knaul, Rapporteuse spéciale sur l'indépendance des juges et des avocats ; Juan Méndez, Rapporteur spécial sur la torture et autres traitements cruels, inhumains ou dégradants ; Pablo de Greiff, Rapporteur spécial sur la promotion de la vérité, de la justice, des réparations et des garanties de non-répétition ; Mads Andenas, Président-Rapporteur du Groupe de travail sur la détention arbitraire ; Maina Kiai, Rapporteur spécial sur les droits à la liberté de réunion pacifique et d'association ; Frank La Rue, Rapporteur spécial sur la promotion et la protection du droit à la liberté d' opinion et d'expression ; Ben Emmerson, Rapporteur spécial sur la promotion et la protection des droits de l'homme dans la lutte antiterroriste.