LE CAIRE, 30 avril (Xinhua) -- L'Egypte a fait savoir qu'elle rejetait les critiques qui lui sont adressées concernant les peines de mort en masse contre les Frères musulmans, les qualifiant d'"inacceptable interférence dans les affaires judiciaires."
"Nous réaffirmons l'indépendance de la justice égyptienne et rejetons l'interférence de quiconque, que ce soit un pays ou une organisation," a déclaré mercredi lors d'une conférence de presse le ministre de la Justice Nayer Osman.
La cour pénale de Minya a condamné à mort lundi 683 partisans des Frères musulmans, dont le guide suprême du groupe Mohamed Badie, pour l'attaque et le meurtre de plusieurs policiers l'an dernier dans la province de Minya.
La même cour a condamné à mort 37 membres et partisans des Frères musulmans, et en a condamné à la prison à vie 492 autres dans une affaire similaire dans la province de Haute-Egypte.
"Il y a des voies légales pour faire appel de ces condamnations, et le juge est un être humain qui peut faire une erreur involontaire," a expliqué le ministre, réaffirmant que les peines de mort n'étaient pas définitives et que tous les accusés avaient été jugés "par une cour ordinaire et par un juge normal, non pas par une cour extraordinaire."
Le ministre égyptien de la Justice a également précisé que 608 des accusés, dont les cas avaient été soumis au mufti pour confirmer leurs peines de mort, avaient été jugés "in absentia", et qu'ils auront le droit de se défendre quand ils se présenteront dans la mesure où la cour rejugera leur cas.
Les peines de mort en masse, qui ont suscité des réactions en Egypte et dans le monde entier quant au respect des droits de l'homme, sont liées aux violents incidents qui ont eu lieu suite à l'éviction du président islamiste Mohamed Morsi par l'armée l'an dernier.