Un tribunal a refusé vendredi de reporter l'exécution d'un condamné à mort, prévue mardi au Texas, deux semaines après la longue agonie d'un prisonnier d'Oklahoma.
Robert James Campbell, dont l'injection létale est programmée mardi en fin de journée au Texas, avait demandé un sursis au tribunal de Houston, arguant que «le secret qui entoure les produits et les exécutions au Texas n'est pas différent de celui de l'Oklahoma».
Dans leur recours, ses avocats estimaient que ce règne du secret présente, tout comme en Oklahoma, «un risque substantiel que l'exécution de M. Campbell soit aussi horrible que celle de M. Lockett».
Le 29 avril en Oklahoma, Clayton Lockett avait succombé à une crise cardiaque 43 minutes après l'injection d'un nouveau cocktail létal, contre une dizaine de minutes habituellement, suscitant une vive controverse.
Le président Barack Obama, qui se dit partisan de la peine de mort pour les crimes de haine, avait qualifié cette exécution de «profondément dérangeante», ordonnant une révision complète des procédures d'exécution dans le pays.
«Il est impensable que l'Etat du Texas ait l'intention de procéder à l'exécution de M. Campbell sous le même voile du secret qui a précédé l'horrible exécution ratée d'Oklahoma», s'est exclamée Maurie Levin, l'avocate de M. Campbell, fustigeant la décision du juge.
«Le Texas conduit plus d'exécutions que n'importe quel autre Etat. Les Etats pratiquant la peine de mort à travers le pays --y compris l'Oklahoma-- font une pause pour s'assurer que les exécutions futures ne fassent pas courir aux prisonniers un risque substantiel de mort dans la torture», a-t-elle rappelé. Le refus du Texas de s'y plier est «inacceptable», selon elle.
Le Texas, tout comme l'Oklahoma, refuse de dévoiler la provenance et l'origine du produit qu'il compte utiliser pour l'exécution de M. Campbell. Mais à la différence de son voisin, le Texas doit utiliser un seul anesthésiant (pentobarbital) à dose létale, qu'il a obtenu auprès d'un préparateur en pharmacie dont il refuse de donner le nom.
Dans leur recours, les avocats citaient aussi l'exécution de Michael Wilson, le 9 janvier en Oklahoma, alors avec du pentobarbital issu d'un préparateur en pharmacie, au cours de laquelle le condamné avait déclaré «sentir tout son corps brûler». Jose Villegas avait également dit «ça brûle», le 14 avril sur la table d'exécution du Texas. Les préparateurs en pharmacie sont sujets à caution car ils ne sont pas soumis à la réglementation fédérale.