WASHINGTON - Après une exécution controversée en Oklahoma, cinq médias américains ont déposé plainte jeudi pour obtenir des informations sur l'origine des produits qui doivent être utilisés pour une injection létale mercredi dans le Missouri.
Cet État du Midwest, qui prévoit d'exécuter Russell Bucklew le 21 mai, fait partie des États américains qui refusent de lever le voile sur leur source d'approvisionnement.
Depuis le refus des fabricants européens de fournir les États-Unis en anesthésiants pour leurs exécutions humaines, les 32 États américains pratiquant la peine de mort bataillent pour trouver des fournisseurs et se tournent souvent vers des préparateurs en pharmacie très critiqués car non homologués au niveau fédéral.
Selon la plainte déposée dans le Missouri contre les autorités pénitentiaires de l'État, «les exécutions et les informations relatives à la manière dont elles sont menées sont historiquement accessibles au public».
«La Constitution garantie le droit à accéder aux informations sur le type et l'origine des médicaments utilisés pour les exécutions par injection (...) car c'est essentiel pour le fonctionnement de la démocratie», ajoute le document signé notamment par Bernard Rhodes et David Schultz, qui représentent les cinq organisations médiatiques.
L'agence américaine Associated Press, le bureau new-yorkais du quotidien britannique The Guardian, mais aussi les publications locales telles que le Kansas City Star, le St Louis Post-Dispatch et le Springfield News-Leader, s'appuyent sur le premier amendement qui garantie la liberté de la presse.
La controverse enfle depuis l'exécution le 29 avril en Oklahoma de Clayton Lockett qui a succombé dans d'apparentes souffrances 43 minutes après l'injection létale de produits dont l'origine était restée secrète.
Depuis octobre 2013, le Missouri a mis en place un nouveau protocole d'injection et se fournit auprès d'un préparateur en pharmacie. Mais il refuse d'en dévoiler le nom, arguant qu'il fait partie intégrante de «l'équipe d'exécution» dont les membres doivent rester anonymes.
Après les avocats du condamné, les médias demandent «le nom, la composition chimique, la concentration et la source des médicaments dont l'usage a été approuvé pour les exécutions par injection létale».
Si elle a lieu, l'exécution de Bucklew, condamné à mort pour le meurtre de son rival et le viol de son ancienne compagne, sera la première aux États-Unis depuis celle de l'Oklahoma.
Les deux précédentes, qui avaient été programmées le 13 mai en Oklahoma et au Texas, ont été reportées sur décisions de justice.