La Grande-Bretagne a demandé des explications au Soudan après la condamnation à mort pour apostasie d'une chrétienne enceinte de 8 mois.
Le chargé d'affaires soudanais à Londres a été convoqué lundi au ministère britannique des Affaires étrangères qui lui a signifié son hostilité à la peine de mort pour apostasie prononcée la semaine dernière au Soudan contre une jeune femme chrétienne, enceinte de huit mois.
Simon Gass, directeur politique du Foreign Office, «a pressé le diplomate soudanais Bukhari Afandi de demander à son gouvernement de respecter la liberté religieuse, et d'intervenir afin de mettre tous les moyens en oeuvre pour infirmer cette condamnation», a rapporté un porte-parole.
Meriam Yahia Ibrahim Ishag, âgée de 27 ans et enceinte de huit mois, a été condamnée dimanche pour «apostasie» par un tribunal de Khartoum qui lui a donné jusqu'à jeudi, date de la prochaine audience, pour abjurer sa foi ou faire face à une possible exécution, a affirmé l'ONG Amnesty International qui la présente comme «chrétienne».
En début de semaine, les ambassades des Etats-unis, du Canada, du Royaume-Uni, et des Pays-Bas ont exprimé leur «vive inquiétude» à propos de la situation de la jeune femme, demandant que son cas soit traité avec «compassion».
Née d'un père musulman, Mme Ishag a été élevée en tant que chrétienne orthodoxe, la religion de sa mère, car son père, un musulman, était absent pendant son enfance. Elle s'est ensuite mariée avec un chrétien du Soudan du Sud, a précisé l'ONG.
Or, en vertu de la loi islamique en vigueur au Soudan depuis 1983, une femme musulmane ne peut épouser un homme d'une autre religion. Toute conversion étant passible de la peine de mort.