(Agence France-Presse) WASHINGTON - Le gouverneur du Tennessee a promulgué une mesure autorisant cet État du sud des États-Unis à recourir à la chaise électrique pour exécuter les condamnés à mort en cas de carence des produits nécessaires pour les injections létales.
Cette mesure fait du Tennessee le premier État américain qui pourrait le cas échéant imposer ce type d'exécution aux détenus dans le couloir de la mort, pointe le Centre d'information sur la peine de mort (Death penalty information center, DPIC), qui rapporte vendredi l'information.
Six autres États permettent aux condamnés à mort, s'ils le souhaitent, d'être électrocutés.
Fin avril, la longue agonie d'un condamné à mort dans l'Oklahoma avait illustré la grande confusion des États américains confrontés depuis plusieurs mois à des problèmes pour s'approvisionner en produits utilisés pour les injections létales. En raison du refus des fabricants européens de fournir l'anesthésiant le plus courant (pentobarbital) pour des exécutions humaines, les 32 États pratiquant encore la peine capitale cherchent de nouvelles sources d'approvisionnement.
Ils changent de procédure ou se tournent vers les très controversés préparateurs en pharmacie, dont les médicaments ne sont pas homologués par les autorités fédérales.
La mesure promulguée jeudi soir par le gouverneur républicain du Tennessee Bill Haslam prévoit que la méthode pour exécuter les condamnés à mort reste l'injection létale sauf si elle est jugée «inconstitutionnelle par une cour compétente» ou si «le responsable des services pénitentiaires assure au gouverneur qu'un ou plusieurs des ingrédients nécessaires pour une exécution par injection létale ne sont pas disponibles».
Dans ces deux cas, la méthode retenue est l'électrocution, précise le texte.
Plusieurs autres États envisagent d'adopter des mesures similaires.
«Selon l'avocat David Raybin, qui avait participé à la préparation de loi du Tennessee sur la peine capitale dans les années 1970, changer la méthode d'exécution rétroactivement pourrait être inconstitutionnel», pointe le DPIC. «Les détenus pourraient aussi déposer des recours contre l'électrocution en s'appuyant sur le Huitième amendement à la Constitution, qui interdit les châtiments cruels», poursuit l'association dans un communiqué.