26 septembre 2014 – Le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l'homme (HCDH) a exprimé vendredi sa consternation face à la décision de la Cour suprême de l'Afghanistan de confirmer la condamnation à mort de six personnes accusées de vol à main armée, d'enlèvement et de viol collectif.
"Si les crimes sont en effet horribles, nous sommes préoccupés par l'absence de procédure régulière et le manque de respects des normes nationales et internationales en matière de procès équitable", a indiqué une porte-parole du HCDH, Ravina Shamdasani, lors d'une conférence de presse à Genève.
"Ce déni de justice pour les accusés et les victimes sapent les efforts pour renforcer l'état de droit et l'administration judiciaire en Afghanistan", a-t-elle ajouté.
Le Haut-Commissaire aux droits de l'homme, Zeid Ra'ad Al Hussein, est fermement opposé à la peine de mort en toutes circonstances, y compris pour les crimes d'une telle gravité et particulièrement lorsque les garanties d'un procès équitable ont été négligées, selon la porte-parole.
"Aucun système judiciaire dans le monde, aussi performant soit-il, ne peut garantir qu'une vie innocente ne soit ôtée, et il existe une grande quantité de preuves qui montre que même les meilleurs systèmes de justice ont condamné à mort des femmes et des hommes qui se sont avérés innocents par la suite", a expliqué M. Zeid lors d'une réunion de haut niveau en marge de l'Assemblée générale jeudi. "Cela est inacceptable".
Le HCDH a exhorté le Président afghan sortant et le Président-élu à ne pas appliquer la peine de mort dans cette affaire, mais de la renvoyer au tribunal à cause des violations des principes de procédure régulière.
"Nous encourageons le gouvernement de l'Afghanistan à réinstaurer un moratoire sur les exécutions en attendant l'abolition définitive de la peine de mort", a souligné la porte-parole.