Washington - Les Etats-Unis ont condamné l'exécution d'une Iranienne de 26 ans samedi et mis en avant de sérieux doutes sur le déroulement du procès qui avait vu la jeune femme reconnue coupable du meurtre d'un homme qui l'avait selon elle agressée sexuellement.
Nous condamnons l'exécution ce matin en Iran de Reyhaneh Jabbari, a indiqué la porte-parole du département d'Etat, Jennifer Psaki, dans un communiqué. Il y a de sérieux doutes sur l'équité du procès et les circonstances entourant ce dossier, dont des rapports faisant état de confessions recueillies sous de sérieuses contraintes.
Reyhaneh Jabbari, 26 ans, a été condamnée à mort en 2009 pour le meurtre en juillet 2007 de Morteza Abdolali Sarbandi, un chirurgien et ancien employé du ministère des Renseignements. Elle l'a poignardé pour se défendre alors qu'il tentait de l'agresser sexuellement, s'est-elle défendue.
Les autorités iraniennes l'ont exécutée malgré les appels des militants des droits de l'homme iraniens et les protestations de la communauté internationale, a-t-elle ajouté.
Nous joignons notre voix à celles qui demandent à l'Iran de respecter l'équité des procès garantie à son peuple par la loi iranienne elle-même ainsi que ses obligations internationales, a conclu Mme Psaki.
Amnesty International a aussi condamné la pendaison de la jeune femme, en la qualifiant de nouvelle tache dans le bilan des droits de l'homme de l'Iran et d'un affront à la justice.
Un expert de l'ONU avait également affirmé en avril que la cour n'avait pas pris en compte toutes les preuves et que les aveux de la décoratrice avaient été obtenus sous la contrainte.
Selon des sources fiables citées par cet expert, Morteza Abdolali Sarbandi aurait agressé physiquement et sexuellement la jeune femme qui, cherchant à se défendre, l'aurait poignardé avant de s'enfuir et d'appeler une ambulance.
Mais la justice iranienne a balayé ces critiques: les éléments du dossier ont montré que le meurtre était prémédité, a assuré le bureau du procureur de Téhéran dans un communiqué publié samedi.
La famille de la victime aurait pu épargner Reyhaneh Jabbari si elle lui avait accordé son pardon, ce qu'elle n'a pas fait.
En 2013, au moins 500 personnes ont été exécutées en Iran, en majorité pour des affaires de drogue, selon l'ONU.