Abuja (Agence Fides) – "La condamnation à la peine capitale des militaires qui se sont mutinés est un symptôme du malaise qui règne dans l'armée nigériane. Depuis longtemps, les militaires affirment ne pas pouvoir combattre Boko Haram avec des armes inférieures à celles dont disposent leurs adversaires" déclare à l'Agence Fides le Père Patrick Tor Alumuku, Directeur des Communications sociales de l'Archidiocèse d'Abuja, où hier, 15 septembre, 12 militaires nigérians ont été condamnés à mort pour mutinerie et tentative de meurtre après qu'en mai dernier ils aient tenté de tuer leur commandant dans la ville de Maiduguri, capitale de l'Etat de Borno.
"La condamnation d'hier vise à donner un exemple aux militaires qui refusent de combattre Boko Haram. La décision, qui était attendue depuis trois semaines déjà, a probablement pour but de contribuer à pousser les militaires à faire un effort majeur pour combattre la secte islamiste", déclare le prêtre.
Entre temps, dans l'Etat de Kogi, au centre du Nigeria, un convoi militaire a été attaqué par un groupe armé supposé être lié à Boko Haram. "Kogi se trouve au centre du Nigeria, à quelques 150 Km d'Abuja, la capitale fédérale. Là, les musulmans représentent 30% de la population. Dans cet Etat, un professeur universitaire avait été arrêté, voici un an, et accusé d'avoir des liens avec Boko Haram. Toujours à Kogi, ont été découvertes par le passé des cellules clandestines de la secte islamiste" rappelle le Père Tor Alumuku.
"Ceci démontre, une fois encore, que des cellules de Boko Haram existent également dans d'autres Etats outre ceux du nord-est où sont concentrées les forces de la secte" souligne le prêtre.
Selon la presse nigériane, l'attaque a été conduite à l'aide d'armes sophistiquées par un groupe semble-t-il bien entraîné. "Ceci ne doit pas nous surprendre – souligne le Père Tor Alumuku. Un certain nombre de nigérians avait été recruté par la légion islamique de Kadhafi. Après la mort de ce dernier, ces jeunes sont revenus au Nigeria et certains d'entre eux ont rejoint les rangs de Boko Haram, portant avec eux leur entraînement militaire voire même les armes prises dans les arsenaux libyens. D'autres membres de Boko Haram sont en revanche d'anciens membres d'Al Qaeda au Maghreb islamique. La formation militaire ne manque donc pas" conclut le Directeur des Communications sociales de l'Archidiocèse d'Abuja.