Soumis à une rafale de critiques, en particulier des pays occidentaux, l'Iran a défendu vendredi à Genève devant le Conseil des Droits de l'Homme des Nations unies sa politique en matière de droits de l'homme.
"Nous devons avoir un universalisme multilatéral", a affirmé le chef de la délégation iranienne Mohammad Javad Larijani, qui a reproché aux pays occidentaux de vouloir imposer leur conception des droits de l'Homme.
L'Iran se soumettait pour la deuxième fois à l'examen périodique du respect des droits de l'Homme, une procédure à laquelle tous les membres de l'ONU sont astreints. Le précédent remontait à 2010.
Le Secrétaire du Haut Conseil iranien pour les droits de l'homme a assuré que toutes les recommandations présentées par une centaine d'Etats, dont les représentants ont brièvement pris la parole, seraient "sérieusement examinées et recevraient une réponse sous forme écrite".
La situation des prisonniers politiques, des minorités religieuses, en particulier la communauté baha'i et les Chrétiens, l'application de la peine de mort, l'adhésion à la Convention internationale contre la torture ou la liberté de la presse ont été parmi les nombreux sujets abordés. La France et l'Allemagne ont demandé qu'il soit mis fin aux éxécutions et ont appelé à un "moratoire sur la peine de mort". L'Allemagne a également demandé l'arrêt des exécutions publiques.
L'ambassadeur de Suisse Alexandre Fasel s'est déclaré "très préoccupé par l'application croissante de la peine de mort" en Iran.
L'ambassadeur français Nicolas Niemtchinow a en outre appelé à "une réelle liberté d'expression, y compris sur internet". Quant à l'ambassadeur américain Keith Harper, il a demandé la fin des "harcèlements et des poursuites contre les journalistes" et la libération du correspondant du Washington Post en Iran Jason Rezaian.
Plusieurs ONG ont critiqué l'absence de progrès depuis que l'Iran s'est pour la première fois présenté devant le Conseil des droits de l'homme il y a quatre ans.
La pendaison samedi dernier d'une jeune femme, Reyhaneh Jabbari, a été dénoncée par plusieurs des intervenants. M. Larijani a assuré que cette jeune femme poursuivie pour avoir poignardé un homme qu'elle a accusé de l'avoir violentée avait bénéficié de tous les droits de la défense. Il a affirmé qu'il avait essayé lui-même de convaincre le fils de la victime de pardonner à la jeune femme, ce qui l'aurait sauvée conformément aux règles islamiques. Mais ce dernier avait affirmé "nous avions l'intention de (lui) pardonner mais avec cette offensive médiatique nous ne pouvons accepter l'humiliation", a dit M. Larijani qui a critiqué "l'énorme propagande faite autour de ce cas".