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Le pape critique les dérives de la justice pénale

dépêche de presse du 23 octobre 2014 - Agence mondiale d'information - AFP
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Le pape François a durement critiqué jeudi les dérives de la justice pénale de nombreux pays, de la peine de mort aux conditions carcérales en passant par les condamnations de mineurs et les tortures.

"Le système pénal va au-delà de sa fonction de pure sanction (...) au nom d'une finalité préventive dont l'efficacité n'a pas pu être démontrée jusqu'à présent", a déclaré le pape en recevant au Vatican une délégation de l'Association internationale des droits pénal.

"Le risque existe de perdre la proportionnalité même des peines", a poursuivi le pape argentin, en dénonçant le "populisme pénal" qui, sous couvert de fermeté, fait croire qu'"à travers la peine publique on peut résoudre les problèmes sociaux les plus divers".

Conformément à la doctrine de l'Eglise catholique et à son catéchisme, François a sévèrement condamné la peine de mort.

"Il est impossible de penser que les Etats ne disposent pas aujourd'hui d'un autre moyen que la peine de mort pour défendre d'un agresseur injuste la vie des autres personnes", a-t-il lancé.

Sans citer aucun Etat dans tout son discours, le pape a aussi dénoncé "les régimes totalitaires et dictatoriaux" qui utilisent la peine de mort "pour supprimer les dissidents politiques ou persécuter les minorités religieuses et culturelles".

Il a aussi déploré le fait que la détention préventive impose parfois "de manière abusive une anticipation de la peine avant même la condamnation", rappelant que les détenus en attente d'un jugement représentaient plus de la moitié de la population carcérale dans "certains pays et régions".

Pour le pape, il est aussi très contestable de condamner des mineurs, des femmes enceintes, des parents ayant des enfants à charge de même que des personnes âgées.

En réitérant la condamnation par l'Eglise de la torture sous toutes ses formes, le pape s'est aussi attaqué aux Etats qui ont d'une manière ou d'une autre permis l'envoi de personnes "vers des centres de détention où la torture est pratiquée".

Dans les années 2000, plusieurs pays européens, dont l'Italie et la Pologne, ont permis aux Etats-Unis d'envoyer des détenus soupçonnés de liens avec le terrorisme vers des pays où ils ont été torturés.

Evoquant les crimes et délits qui peuvent conduire en prison, François a évoqué, dans son style très particulier, le corrompu qui "ne se rend pas compte de sa corruption".
"C'est un peu comme la mauvaise haleine: ceux qui l'ont s'en rendent compte difficilement; ce sont les autres qui s'en rendent comptent et doivent le leur dire", a-t-il lancé.
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