Une centaine de personnes ont manifesté vendredi dans l'est de l'Arabie saoudite pour dénoncer des condamnations à mort prononcées contre un responsable chiite et sept autres personnes reconnues coupables de troubles lors de précédents rassemblements, a indiqué un militant.
Les manifestants sont descendus dans les rues d'Awamiyeh après la prière hebdomadaire du vendredi pour contester "les peines sévères et les condamnations à mort de huit personnes", a expliqué ce militant.
Les derniers verdicts sont tombés mardi: deux personnes, accusées de "participation à des troubles" et "attaques aux cocktails Molotov" contre le commissariat d'Awamiyeh, ont été condamnées à mort afin de "dissuader" les éventuels autres protestataires, a rapporté l'agence officielle Spa.
Ces deux condamnés étaient mineurs au moment de leur arrestation, a affirmé le militant.
Au total selon lui, huit personnes, dont Nimr Baqer al-Nimr, dignitaire religieux chiite et figure du mouvement de contestation anti-gouvernemental, ont récemment écopé de la peine de mort. De lourdes de peines de prison ont aussi été prononcées contre d'autres manifestants chiites.
A Qatif, toujours dans l'est saoudien, une manifestation s'était déjà déroulée jeudi soir en soutien à Nimr Baqer al-Nimr, selon ce militant qui s'exprimait sous couvert d'anonymat.
"Les gens sont très en colère mais ont aussi peur", a-t-il rapporté.
En 2011, dans la foulée du Printemps arabe, l'est de l'Arabie saoudite --où se concentre la majorité des quelque deux millions de chiites de ce royaume majoritairement sunnite-- avait été secoué par des manifestations dénonçant des discriminations à l'encontre des chiites.
Ces rassemblements avaient pris une tournure violente en juillet 2012. Mais la tension était retombée le mois suivant lorsque sept principaux dignitaires chiites de la région de Qatif avaient annoncé accueillir favorablement l'appel du roi Abdallah à la création d'un centre de dialogue interconfessionnel entre sunnites et chiites.