Un juge texan a refusé mercredi de reporter l'exécution d'un condamné à mort souffrant de troubles mentaux, malgré une levée de boucliers pour empêcher l'injection létale programmée le 3 décembre au Texas.
Scott Panetti, qui souffre de schizophrénie depuis trente ans, a réuni le soutien de plusieurs organisations et professionnels de la santé mentale, comme l'association des psychiatres américains, ou Mental Health America, mais aussi celui d'anciens juges et procureurs, pasteurs évangéliques, évêques et familles de victimes.
L'Union européenne a écrit au gouverneur du Texas, Rick Perry, pour implorer sa clémence, car «l'exécution de personnes souffrant de troubles mentaux est contraire aux critères largement reconnus des droits de l'homme», aux normes internationales et à la Constitution américaine.
Mais, dans un document d'une page, le juge de district Keith Williams a refusé mercredi le report de l'exécution, que ses avocats demandaient le temps de conduire une expertise psychiatrique pour déterminer si le prisonnier est pénalement responsable.
M. Panetti, hospitalisé une douzaine de fois pour hallucinations et épisodes psychotiques, a été condamné à mort en 1995 pour le meurtre à bout portant des parents de la femme dont il était séparé, alors qu'il s'était rasé la tête et avait revêtu une tenue de camouflage.
Au procès, il avait assuré sa propre défense en habits de cow-boy, en appelant à la barre le pape, John F. Kennedy et Jésus Christ.
«C'est un malade mental grave qui souffre de schizophrénie», a résumé son avocate Kathryn Case. «M. Panetti n'aurait jamais dû être autorisé à assurer sa propre défense dans une affaire de peine de mort. Il n'aurait pas dû être autorisé à refuser le plaider coupable qui lui aurait sauvé la vie. Aujourd'hui, M. Panetti ne doit pas être exécuté sans une audience évaluant sa responsabilité pénale. C'est la dernière chance d'éviter une injustice qui tournerait en tragédie immorale».
En 1986, la Cour suprême des Etats-Unis a interdit l'exécution de malades mentaux, en vertu du 8e Amendement de la Constitution, qui proscrit «le châtiment cruel et inhabituel». Mais il existe différents degrés de démence et si un malade a été jugé pénalement responsable, il peut être exécuté.