Un tribunal égyptien a abandonné samedi les accusations de complicité de meurtre qui pesaient contre l'ex-président Hosni Moubarak, soupçonné d'avoir ordonné de tirer sur les manifestants qui réclamaient son départ en 2011. Des centaines de personnes étaient mortes durant cette révolte qui mettait fin à 30 ans de pouvoir.
L'ex-raïs de 86 ans, qui est entré dans la salle d'audience sur un brancard, a aussi été acquitté d'accusations de corruption dans un autre dossier. Il devrait cependant rester en détention, car il purge une peine de prison de trois ans dans le cadre d'une autre affaire de corruption.
Après l'annonce du verdict par le juge Mahmoud Kamel al-Rashidi, la joie a éclaté dans le tribunal et les deux fils de M. Moubarak, eux aussi accusés de corruption, ont embrassé sur le front l'ancien président, qui s'est contenté d'un sourire discret. Les accusations pesant contre Alaa et Gamal Moubarak ont été abandonnées en raison de la prescription des faits.
Une partie des accusations de corruption contre M. Moubarak portait sur une affaire de vente de gaz naturel égyptien à Israël, qui se serait faite en dessous des prix du marché.
Dans le procès pour complicité de meurtre de manifestants, sept hauts responsables de la sécurité, dont l'ex-ministre de l'Intérieur Habib al-Adly, ont également été acquittés par le tribunal.
Plus de 846 personnes ont été tuées durant le soulèvement populaire de 2011 qui a duré 18 jours. Les manifestants réclamant le départ de M. Moubarak avaient affronté les forces de l'ordre et brûlé des postes de police, la brutalité et les abus de la police étant l'une des causes de la révolte.
Lors d'un premier procès, M. Moubarak avait été condamné en juin 2012 à la prison à perpétuité. Cette sentence avait été annulée pour des raisons techniques.
Très médiatisés au départ, ces procès sont aujourd'hui éclipsés par ceux de son successeur, l'islamiste Mohamed Morsi. Ce dernier a ét renversé en juillet 2013 par l'ex-chef de l'armée et actuel président Abdel Fattah al-Sissi.
M. Morsi et la quasi-totalité des dirigeants de sa confrérie des Frères musulmans sont derrière les barreaux et encourent la peine de mort dans divers procès. Ils sont rétroactivement accusés par les médias et une grande partie de l'opinion publique d'être derrière les violences qui ont secoué le pays depuis 2011.