Les autorités pakistanaises craignent une évasion de «grande ampleur» dans les prisons du nord-ouest du pays, après la levée mercredi du moratoire sur la peine de mort dans les cas de terrorisme.
«Nous avons reçu une alerte terroriste aujourd'hui à propos de possibles évasions dans quatre grandes prisons de la province» du Khyber Pakhtunkhwa, dont Peshawar est la capitale, a déclaré jeudi à l'AFP un haut responsable des autorités carcérales locales. Il affirme avoir lui-même consulté un courrier transmis à cet effet par les services de renseignements aux autorités carcérales. «La lettre prévient d'une évasion de grande ampleur», a-t-il ajouté.
Un second responsable a confirmé ces informations, précisant que des insurgés écroués dans ces prisons seraient peut-être exécutés au cours des prochains jours. «Les terroristes vont peut-être attaquer ces prisons pour libérer leurs camarades condamnés à mort dans la foulée de la levée du moratoire sur la peine capitale», a indiqué ce responsable.
Mercredi, au lendemain de l'attaque d'un commando taliban contre une école de Peshawar, fatale à 148 personnes, dont 132 écoliers, le Pakistan a annoncé la levée de son moratoire sur la peine de mort, en vigueur depuis 2008, dans les cas de terrorisme.
Amnesty International, qui chiffre à environ 8000 le nombre de condamnés à mort dans les prisons pakistanaises, a qualifié de «réaction impulsive» cette décision des autorités qui, selon elle, ne règle pas le problème de fond, à savoir la protection de la population dans les zones sous influence talibane. En juillet 2013, plus de 240 prisonniers, incluant de nombreux combattants islamistes, s'étaient évadés de la prison de Dera Ismaïl Khan, située dans la province du Khyber Pakhtunkhwa, à la suite d'un assaut des talibans contre les lieux.
Cette attaque rappelait celle d'avril 2012 contre la prison de Bannu, aussi située dans le nord-ouest du pays, près de la frontière afghane, qui avait permis de libérer environ 400 insurgés.