Islamabad - Le chef de l'armée pakistanaise a signé l'ordre d'exécution de six rebelles islamistes après la levée du moratoire sur la peine de mort décidée dans la foulée de l'attaque des talibans contre une école de Peshawar, la plus meurtrière de l'histoire du pays.
Dans le même temps, l'armée poursuivait ses opérations contre les rebelles dans leurs bastions du nord-ouest du Pakistan proche de la frontière afghane, annonçant vendredi en avoir tué 32 dans un affrontement.
Le numéro un de l'armée, le général Raheel Sharif, a approuvé l'exécution de six dangereux terroristes déjà condamnés à la peine de mort en cour martiale, a déclaré jeudi soir le porte-parole de l'armée, le général Asim Bajwa, sans préciser la date prévue pour ces exécutions.
Des responsables pakistanais cités dans les médias locaux évoquaient vendredi de premières exécutions au cours des prochains jours, notamment pour des coupables de sanglantes attaques contre des bases de l'armée ces dernières années.
Mercredi, au lendemain de l'attaque d'un commando taliban contre une école fréquentée par des enfants de militaires à Peshawar, qui a fait 148 mots dont 132 écoliers, le Pakistan avait réaffirmé sa volonté d'éradiquer tous les groupes terroristes présents dans le pays et annoncé la levée de son moratoire sur la peine de mort dans les cas de terrorisme.
Depuis 2008, le Pakistan n'a exécuté aucun condamné à mort, hormis dans un cas lié à une décision de la cour martiale.
L'annonce de la reprise des exécutions fait toutefois craindre aux autorités des évasions de grande ampleur dans les prisons du nord-ouest du pays, où sont écrouées de nombreuses personnes soupçonnées ou condamnées pour des liens avec des groupes islamistes armés et autour desquels ont été déployés des renforts.
En juillet 2013, plus de 240 prisonniers, dont de nombreux combattants islamistes, s'étaient évadés de la prison de Dera Ismaïl Khan (nord-ouest), à la suite d'un assaut des talibans.
En avril 2012, une autre attaque, contre la prison de Bannu elle aussi située dans le nord-ouest du pays, près de la frontière afghane, avait permis l'évasion de quelque 400 insurgés.
Par ailleurs, l'armée pakistanaise a annoncé vendredi avoir tué 32 combattants rebelles lors d'affrontements consécutifs à une embuscade dans l'instable vallée de Tirah, un bastion rebelle de la zone tribale de Khyber, frontalière de l'Afghanistan.
L'attaque de mardi à Peshawar a été revendiquée par le Mouvement des talibans du Pakistan (TTP), principal groupe rebelle islamiste du pays, qui a affirmé agir en représailles à l'offensive de grande ampleur lancée en juin dernier part l'armée au Waziristan du Nord, le plus important bastion tribal des rebelles le long de la frontière afghane.
En plus de son offensive toujours en cours au Waziristan du Nord, l'armée poursuit aussi ses opérations, y compris des bombardements aériens, contre le TTP et ses alliés dans la zone tribale de Khyber.
Les forces pakistanaises ont également intensifié leurs opérations contre des cellules terroristes présumées dans plusieurs grandes villes du pays, notamment à Karachi (sud), instable mégalopole de 20 millions d'habitants.
Vendredi, un porte-parole de la force paramilitaire des Rangers à Karachi a annoncé à l'AFP que ses hommes y avaient tué un commandant local taliban et trois de ses associés. Comme pour les opérations militaires, ces bilans et l'identité des victimes ne pouvaient être confirmés de source indépendante.