SOKOTO, Nigeria (Reuters) - Un tribunal islamique nigérian a relaxé en appel une mère de 35 ans condamnée en première instance à la peine de mort par lapidation pour adultère, un jugement qui avait suscité un tollé international.
Le tribunal de Sokoto, une ville du Nord du Nigeria, à majorité musulmane, a annulé pour vice de procédure le verdict pris à l'encontre de Safiya Hussaini Tungar-Tudu, mère de cinq enfants.
La défense avait fait valoir que la loi sur laquelle s'était fondée la condamnation en première instance n'existait pas au moment des faits reprochés. Elle remettait aussi en cause la compétence du tribunal.
Le cas de Safiya, condamnée en octobre dernier, avait soulevé une vague d'indignation à travers le monde mais également ravivé la crainte de nouvelles violences religieuses entre musulmans et chrétiens qui éclatent périodiquement au Nigeria.
Safiya Hussaini Tungar-Tudu a rapidement quitté la salle d'audience peu après l'énoncé du verdict.
"L'ensemble de la procédure du premier tribunal était erroné", a déclaré un responsable de la cour d'appel.
L'acquittement était assez largement attendu, le gouvernement, dans un souci d'apaisement diplomatique, ayant ordonné la semaine dernière à la douzaine d'Etats appliquant la charia, ou loi islamique, de renoncer aux sanctions telles que la lapidation ou l'amputation.
L'Union européenne avait exhorté le Nigeria à respecter pleinement les droits et la dignité humaines - faisant allusion aux femmes en particulier.
Amnesty International avait de son côté récolté plus de 600.000 signatures dans une pétition s'opposant à la condamnation de Safiya Hussaini.
En janvier dernier déjà, une Nigériane de 18 ans également accusée d'adultère avait été acquittée en première instance par un tribunal de Sokoto.