KARACHI - Les autorités pakistanaises ont pendu jeudi deux autres personnes condamnées à mort par des tribunaux antiterroristes, portant à 18 le nombre d'exécutions depuis la levée le mois dernier du moratoire sur la peine capitale décidée dans la foulée du carnage taliban contre une école de Peshawar.
Muhammad Saeed Awan, un membre du groupe islamiste armé anti-chiite Lashkar-e-Jhangvi reconnu coupable du meurtre d'un policier et de son fils, a été pendu à la prison centrale de Karachi (sud), selon une source carcérale requérant l'anonymat.
À Lahore (est), les autorités ont pendu Zahid Hussain, reconnu coupable de quatre meurtres par un tribunal antiterroriste, selon un responsable de la prison locale, Malik Mubashir.
Le «pays des purs» avait levé à la mi-décembre son moratoire sur la peine de mort, en vigueur depuis 2008, dans les seuls cas de terrorisme après l'attaque d'un commando taliban contre une école de Peshawar (nord-ouest) qui a fait 150 morts dont 134 écoliers.
Cette reprise des exécutions a été décriée par des organisations de défense des droits de l'Homme et même l'Union européenne, premier partenaire commercial du Pakistan, qui estime que «la peine de mort n'est pas un outil efficace pour lutter contre le terrorisme».
Mardi, le Pakistan a pendu sept personnes en une seule journée au cours de la visite du secrétaire d'État américain John Kerry visant à renforcer la coopération sécuritaire entre Washington et Islamabad.
Les autorités prévoient l'exécution de 500 personnes déjà condamnées à mort par les tribunaux civils antiterroristes et ont annoncé la création rapide de tribunaux antiterroristes permettant cette fois à l'armée de juger des civils.