Les avocats de deux Australiens condamnés à mort en Indonésie pour trafic de drogue ont annoncé lundi qu'ils allaient tenter un ultime et rarissime recours contre le refus du président indonésien de les gracier.
Andrew Chan et Myuran Sukumaran, à la tête d'un réseau de trafiquants surnommé «Bali Nine», ont été déboutés de l'appel de leur condamnation à Denpasar, capitale de l'île touristique de Bali, et leur exécution pourrait avoir lieu ce mois-ci.
Leur avocat, Todung Mulya Lubis, a cependant déclaré lundi à la radio australienne ABC qu'il allait faire une ultime tentative pour les sauver, en contestant devant un tribunal administratif la décision du président, Joko Widodo, de ne pas gracier ses clients.
Cette procédure a rarement été utilisée mais l'avocat estime que le dirigeant indonésien, arrivé au pouvoir fin octobre, ne peut fonder sa décision uniquement sur le fait qu'il s'agit d'une affaire de drogue.
Joko Widodo est un partisan affiché de la peine capitale et il considère que son pays est dans une véritable situation d'état d'urgence en matière de stupéfiants, à l'origine de la mort de plusieurs dizaines de jeunes chaque jour.
«Nous avons pratiquement tout essayé, nous envisageons maintenant un recours devant le tribunal administratif de Jakarta. (...) Parce que nous ne pensons pas que le président peut rejeter tous les appels à la clémence uniquement sur la base d'un contexte d'urgence avec la drogue», a déclaré l'avocat.
Todung Mulya a indiqué que Joko Widodo devrait examiner les demandes au cas par cas, insistant sur le bon comportement de ses clients durant leurs 10 années de détention à la prison de Kerobokan, à Bali.
Selon ABC, un tel appel devant la cour administrative a déja été tenté une fois en 2008 mais sans succès.
Chan et Sukumaran ont été arrêtés en 2005 à Bali et condamnés à mort l'année suivante pour tentative de contrebande d'héroïne en Indonésie.
Le gouvernement australien et de hauts responsables religieux ont demandé à l'Indonésie d'épargner leur vie mais des diplomates indonésiens de haut rang ont fait savoir qu'ils seraient passés par les armes.
Le mois dernier, cinq étrangers ont été exécutés en Indonésie, après avoir été condamnés à mort pour trafic de stupéfiants.