L'ambassadeur d'Indonésie au Brésil s'est vu refuser vendredi ses lettres de créances par la présidente de gauche, Dilma Rousseff, qui essaye d'éviter l'exécution d'un Brésilien condamné à la peine capitale pour trafic de drogue dans ce pays asiatique.
"Nous pensons qu'il est important qu'il y ait une évolution de la situation pour que nous sachions clairement où en sont les relations entre l'Indonésie et le Brésil", a déclaré Mme Rousseff à l'issue d'une cérémonie où elle a remis les lettres de créances aux ambassadeurs de cinq pays.
La présidente a précisé qu'il s'agissait seulement de "retarder un peu" l'agrément de l'ambassadeur indonésien jusqu'à ce que l'affaire soit réglée.
Le Brésilien Rodrigo Gularte, 42 ans, est incarcéré en Indonésie depuis 2004, quand il a essayé d'entrer dans le pays avec six kilos de cocaïne dissimulés dans des planches de surf.
Sa famille essaye depuis des années de prouver aux autorités que Gularte est schizophrène, selon plusieurs expertises médicales, ce qui lui permettrait de rester dans un hôpital psychiatrique au lieu d'être fusillé.
Il est le deuxième Brésilien condamné à mort pour trafic de drogue, après Marco Archer, exécuté en janvier.
Les autorités indonésiennes ont annoncé vendredi que l'exécution de deux Australiens condamnés à la peine capitale serait retardée de trois semaines à un mois "pour des raisons techniques", un report dont devraient bénéficier d'autres étrangers dans le couloir de la mort, parmi lesquels un Français.