Un tribunal indonésien va étudier la semaine prochaine un appel formé par deux Australiens condamnés à la peine de mort pour trafic de drogue et dont l'exécution est imminente, a annoncé dimanche 8 mars un de leurs avocats.
En principe, Andrew Chan et Myuran Sukumaran, condamnés en 2006 à la peine capitale pour avoir dirigé un réseau de trafiquants d'héroïne entre l'Indonésie et l'Australie, ont épuisé toutes les voies judiciaires.
Le président indonésien Joko Widodo a refusé leur demande de grâce et les deux condamnés ont été récemment transférés dans une prison de l'île de Bali pour être passés par les armes.
Leurs avocats ont cependant tenté un ultime recours pour leur éviter le peloton en saisissant un tribunal administratif devant lequel ils contestent le rejet de la demande de grâce présidentielle. Déboutés une première fois, ils ont fait appel de la décision et un jugement doit être rendu jeudi 12 mars.
«Le motif invoqué pour rejeter la demande de grâce présidentielle n'était pas clair alors que de notre côté nous avions été très clairs sur les raisons justifiant la grâce», a expliqué à l'AFP l'avocate Doly James.
Joko Widodo a justifié samedi son refus de gracier des étrangers condamnés à la peine capitale pour trafic de stupéfiants, invitant les critiques à prendre en compte les dégâts de la drogue dans son pays. «Visitez s'il vous plaît les centres de désintoxication, où (les drogués) hurlent à cause de leur dépendance. On doit voir les choses des deux côtés», a déclaré M. Widodo, soulignant que 4,5 millions d'Indonésiens devaient être soignés en raison de la drogue.
Pour la première fois depuis 2013, six condamnés à mort, parmi lesquels cinq étrangers, ont été exécutés le 18 janvier en Indonésie, provoquant de vives réactions de pays concernés.
Les deux Australiens figurent parmi dix condamnés à mort devant être prochainement exécutés, dont d'autres étrangers originaires de France, du Brésil, des Philippines, du Nigeria et du Ghana.
Leurs recours en grâce présidentielle ont tous été rejetés récemment et l'exécution des condamnés, qui devrait être simultanée, semble imminente, selon des sources proches du dossier.
Le Français Serge Atlaoui, condamné en 2007, a déposé une demande en révision de son procès. Une audience est prévue dans ce cadre le 11 mars.