Ce sont trois projets de loi qui ont été adoptés à l'unanimité par les parlementaires, à l'occasion de la clôture de la première session extraordinaire de l'année 2015.
C'était ce 9 mars 2015, à l'hémicycle. Il s'agit du :
- projet de loi portant organisation de la défense et des forces armées de Côte d'ivoire
- projet de loi modifiant et complétant la loi n° 81- 640 du 31 juillet 1981 instituant le code pénal
- projet de loi modifiant et complétant la loi n° 60-366 du 14 novembre 1960 portant institution d'un code procédure pénale.
Le projet de loi portant organisation de la défense et des forces armées de Côte d'ivoire s'inscrit dans le cadre de la réforme du secteur de la sécurité en cours, afin de faire évoluer certaines dispositions de loi pour les adapter aux contingences actuelles et aux évolutions futures dans les principaux domaines de l'organisation de la défense, des armées et de la gendarmerie nationale. Cette réforme s'imposait car depuis plus de cinquante ans la loi n° 61- 209 du 12 juin 1961 qui organise l'armée n'a subi aucune modification alors que de nouvelles structures de commandement et des services interarmées ont été créés avec de nouvelles missions et une organisation territoriale adaptée aux mutations de l'Etat
Quant à La réforme du code pénal, elle répond à une double exigence : L'abolition de la peine de mort par la constitution du 1er août 2000 commande en effet, une modification du code pénal, et la ratification par la Côte d'Ivoire du statut de Rome créant la cour pénale internationale lui impose d'adapter sa législation aux dispositions de ce traité. Ainsi, cette réforme conduira au remplacement de la peine de mort par l'emprisonnement à vie, pour les civils, et la détention militaire à vie pour les militaires reconnus coupables d'infractions militaires.
En outre, le projet de loi modifiant et complétant la loi n° 60-366 du 14 novembre 1960 portant institution d'un code de procédure pénale dispose en son article 7 que "en matière de crimes, l'action publique se prescrit par dix années révolues à compter du jour ou le crime a été commis, si dans cet intervalle il n'a été fait aucun acte d'intrusion ou de poursuite". Or, aux termes de l'article 29 du traité de Rome, "les crimes relevant de la compétence de la cour ne se prescrivent pas". Cette disposition s'imposant aux Etats parties, la reforme consiste donc à ajouter à l'article 7 du code de procédure pénale un nouvel alinéa ainsi libellé : " Toutefois, en matière de crime de génocide, de crimes contre l'humanité et de crimes de guerre, l'action publique est imprescriptible".
Il faut indiquer que Madame Sara Sako Fadika, la première vice- présidente de l'Assemblée nationale a présidé les travaux de la clôture de cette première session extraordinaire de l'année 2015