Un Français condamné à mort en Indonésie pour trafic de drogue a comparu mercredi devant un tribunal après avoir sollicité un procès en révision, une audience qui a suscité espoir et déception de la défense, avant une nouvelle comparution le 25 mars.
Serge Atlaoui, 51 ans, avait été arrêté en 2005 dans un laboratoire clandestin de production d'ecstasy, à Tangerang, dans la banlieue de Jakarta, et condamné en 2007 à la peine capitale pour trafic de drogue. Le Français s'est toujours défendu d'être un trafiquant de drogue, affirmant qu'il n'avait fait qu'installer des machines industrielles dans ce qu'il croyait être une usine d'acrylique.
Transféré la veille depuis sa prison sur l'île de Nusakambangan, dans le centre de Java, Serge Atlaoui a comparu dans une petite salle d'audience bondée, face à des dizaines de journalistes, photographes et caméramans, pour cette procédure qui s'apparente à une tentative de la dernière chance avant une exécution.
Ses trois avocats ont proposé au tribunal d'auditionner des témoins susceptibles de soutenir leur thèse selon laquelle l'activité du Français n'avait rien à voir avec la production de drogues. Mais la présidente de la juridiction, Indri Murtini, a rejeté cette requête, mettant en exergue l'absence de nouvelle preuve.
Interrogé brièvement par la présidente, Serge Atlaoui a demandé "une chance", dans l'espoir d'obtenir une révision de son procès, et souligné qu'il s'était bien comporté en prison où il est incarcéré depuis dix ans.
Le procureur a déclaré pour sa part que la Cour suprême avait pris la bonne décision en condamnant le Français à la peine capitale, estimant que ses agissements avaient des "conséquences extraordinaires", en référence aux dégâts provoqués par la consommation de drogue en Indonésie.
Les avocats du Français ainsi que son épouse, Sabine Atlaoui, se sont déclarés déçus par la décision du tribunal de refuser l'audition de témoins.
"On savait qu'il ne fallait pas s'attendre à des miracles mais on avait quand même espoir que les témoins puissent intervenir", a déclaré à l'AFP Mme Atlaoui, à la fin de l'audience, évoquant une "grosse déception".
Mais "dans deux semaines il y a une autre audience, on va garder espoir", a-t-elle ajouté.
Le tribunal a fixé une nouvelle audience le 25 mars, une formalité avant de transmettre le dossier à la Cour suprême. Celle-ci devra ensuite statuer sur la demande de révision du procès.