Un Saoudien condamné à mort pour trafic de drogue a été décapité jeudi, au moment où Amnesty International relevait la multiplication des exécutions pour ce délit en Arabie saoudite.
Mansour Khalfane, exécuté dans l'est de l'Arabie saoudite, était le "chef d'un gang" impliqué dans des trafics de drogues, de blanchiment d'argent et falsification de documents officiels, selon un communiqué du ministère de l'Intérieur.
Mercredi, Amnesty International s'est inquiétée du nombre important de décapitations pour trafic de drogue en Arabie, notant qu'elles représentaient plus de la moitié des exécutions depuis le début de l'année.
Le nombre d'exécutions s'est élevé à 44 depuis début 2015, selon un décompte de l'AFP, soit un chiffre trois fois supérieur à celui enregistré pendant la même période de l'année dernière. Après 27 mises à mort en 2010, le nombre d'exécutions a bondi et atteint environ 80 chaque année. En 2014, l'AFP en a recensé 87, ce qui fait de l'Arabie saoudite un des pays au monde où la peine de mort est la plus usitée.
Ces exécutions se poursuivent en Arabie saoudite malgré les dénonciations répétées des organisations de défense des droits de l'Homme. En septembre, un expert indépendant travaillant pour l'ONU avait exprimé son inquiétude concernant le déroulement des procédures judiciaires en Arabie saoudite et appelé à un moratoire sur les exécutions dans ce pays. Viol, meurtre, apostasie, vol à main armée et trafic de drogue sont passibles de la peine capitale dans ce royaume régi par une version rigoriste de la charia, la loi islamique.