ISLAMABAD - Les autorités pakistanaises ont pendu mercredi six condamnés à mort, portant à 61 le nombre d'exécutions depuis la levée du moratoire sur la peine capitale à la mi-décembre.
Quatre condamnés à mort ont été pendus dans la province du Penjab (est) et deux autres dans la province du Sind (sud), dont un enseignant d'une école coranique qui avait égorgé un de ses étudiants, ont indiqué à l'AFP des sources carcérales.
Dans la foulée du raid taliban contre une école de Peshawar (nord-ouest), attaque la plus sanglante de l'histoire du pays, le Pakistan avait levé partiellement, pour les seuls cas de terrorisme, son moratoire sur la peine de mort, en vigueur depuis 2008.
Mais il y a deux semaines, les autorités ont levé complètement le moratoire et accéléré les exécutions au grand dam d'organisations de défense des droits de l'Homme, de l'ONU et de l'Union européenne (UE) qui exhortent Islamabad à mettre fin à ces pendaisons devenues quasi-quotidiennes dans un pays où 8.000 condamnés à mort croupissent en prison.
Le Pakistan avait obtenu l'an dernier de l'UE le statut «GSP+» qui exempte de taxes ses exportations de textile, ce qui lui a permis d'augmenter d'un milliard de dollars ses ventes en Europe, en échange d'engagements sur le respect des droits de l'Homme.
Mais le ministre pakistanais de l'Intérieur, Chaudhry Nisar, a affirmé la semaine dernière ne pas s'attendre à ce que la reprise des exécutions ait d'impact sur le commerce bilatéral entre le Pakistan et l'Union européenne.