L'exécution en Indonésie d'étrangers condamnés à la peine capitale approche, a indiqué vendredi le parquet général, après le rejet d'un recours d'une Philippine devant la Cour suprême, qui doit encore examiner le dossier d'un Français dans le couloir de la mort.
Interrogé par des journalistes lui demandant si le rejet de ce recours déposé plus tôt dans le mois signifiait que les exécutions approchaient, le porte-parole du parquet général, Tony Spontana, a répondu par l'affirmative.
«Certainement. Des procédures sont toujours en cours», a-t-il dit, ajoutant que l'examen des recours en révision de plusieurs condamnés était «assez rapide».
«Nous attendons la fin de toutes les procédures», a ajouté M. Spontana, soulignant que trois recours en révision étaient encore examinés, parmi lesquels celui du Français Serge Atlaoui.
Ce dernier doit comparaître le 1er avril devant un tribunal de la banlieue de Jakarta qui transmettra ensuite le dossier à la Cour suprême. Le Français s'est toujours défendu d'être un trafiquant de drogue, affirmant qu'il n'avait fait qu'installer des machines industrielles dans ce qu'il croyait être une usine d'acrylique près de la capitale.
Agé de 51 ans, il avait été arrêté en 2005 dans un laboratoire clandestin de production d'ecstasy et condamné en 2007 à la peine capitale pour trafic de drogue.
D'autres étrangers parmi lesquels deux Australiens, ainsi que des ressortissants du Brésil, du Ghana et du Nigeria ont été condamnés à mort et risquent d'être exécutés prochainement, après le rejet de leur demande de grâce présidentielle.
En dépit des pressions diplomatiques, en particulier de l'Australie, le parquet général maintient son projet d'exécuter les condamnés sur la prochaine liste «tous en même temps», a dit M. Spontana.
Le président indonésien, Joko Widodo, qui a pris ses fonctions en octobre dernier, a rejeté les demandes de grâce de tous les condamnés à mort pour drogue, se montrant intraitable vis-à-vis des affaires de stupéfiants.
Six condamnés à mort, parmi lesquels cinq étrangers, ont été exécutés le 18 janvier pour la première fois depuis 2013, provoquant de vives réactions des pays concernés.