(Agence France-Presse) WASHINGTON - Si les Américains sont toujours en majorité favorables à la peine capitale, leur part est au plus bas en quatre décennies à 56%, quand 38% y sont opposés, selon un sondage du Pew Research Center publié jeudi.
Aux États-Unis, le pourcentage des personnes en faveur de la peine de mort en cas de meurtre a chuté de six points depuis 2011 (62%) poursuivant ainsi son déclin entamé au milieu des années 90. Il était encore de 78% en 1996, selon le centre de recherche.
Cette baisse est attribuée en majorité aux démocrates, dont l'opinion a basculé en faveur de l'abolition et qui ne sont plus que 40% à soutenir le châtiment suprême, contre 56% en 2011.
L'institut de sondage a interrogé 1500 personnes du 25 au 29 mars, qui ont émis des doutes sur l'application de la peine capitale et sa faculté à empêcher les crimes les plus graves.
Cependant, 63% d'entre elles la jugent toujours «moralement justifiée quand quelqu'un commet un crime comme un meurtre» même si 71% s'inquiètent par ailleurs du risque d'exécuter un innocent.
Plus de la moitié des Américains (52%) pensent que les gens de couleur ont davantage de risques d'être exécutés. Cette part est plus importante chez les Noirs eux-mêmes (77%), les démocrates (70%) ou les diplômés de l'enseignement supérieur (60%).
Généralement mal informés sur la peine capitale aux États-Unis, les Américains sont à peine plus d'un tiers à connaître le déclin du nombre des exécutions à travers le pays, ajoute le Pew Center.
À ce stade de 2015, 13 personnes ont été exécutées aux États-Unis. Sur l'ensemble de 2014, 35 personnes ont été exécutées, un nombre en baisse constante depuis 20 ans, selon le Centre d'information sur la peine capitale (DPIC). Il y a eu 98 exécutions en 1999, année record après le rétablissement de la peine de mort en 1976.
Au total, 29 États américains et la capitale fédérale ont aboli le châtiment suprême ou ne l'utilisent plus. Trois États à eux seuls ont procédé à 80% des exécutions en 2014: le Missouri, le Texas et la Floride.
Mais plusieurs exécutions particulièrement pénibles, accompagnées de souffrances, ont provoqué un tollé et contribué, selon le DPIC, à faire reculer le soutien des Américains pour la peine de mort.