Jakarta - Le parquet général d'Indonésie a indiqué lundi que le Français Serge Atlaoui, condamné à mort pour trafic de drogue et retiré de le liste des exécutions imminentes, serait fusillé seul si la procédure en cours devant le tribunal administratif était rejetée.
Nous allons l'exécuter seul lorsque la procédure devant le tribunal administratif de Jakarta sera terminée, a déclaré à l'AFP le porte-parole du parquet, Tony Spontana, interrogé sur le sort du Français en cas de rejet de son recours.
Si un autre condamné voyait son dernier recours rejeté au même moment qu'Atlaoui, nous pourrions nous arranger pour les exécuter en même temps, a-t-il dit. Autrement, il n'y a pas d'autre choix que de l'exécuter seul.
Huit étrangers - d'Australie, du Brésil, des Philippines et du Nigeria - et un Indonésien, condamnés à mort pour trafic de drogue dans une affaire distincte de celle de M. Atlaoui, sont actuellement en attente d'exécution. Les autorités indonésiennes leur ont notifié samedi que la sentence était imminente.
Serge Atlaoui devait initialement être exécuté avec ces neuf détenus mais le Français avait été retiré de la liste au dernier moment, les autorités invoquant la procédure en cours devant le tribunal administratif.
Une loi indonésienne prévoit cependant que tous les condamnés dans une même affaire doivent être exécutés en même temps. Le Français a été condamné à mort dans la même affaire que huit autres détenus, dont aucun ne figure sur la liste des exécutions imminentes.
La peine de mort infligée à un condamné, aux côtés d'autres, dans le même verdict, doit être appliquée simultanément en même temps et sur le même lieu, sauf si des circonstances ne permettent pas une telle application, stipule une loi indonésienne de 1964.
Interrogé à ce sujet par l'AFP, Tony Spontana a estimé que le condamné pouvait être exécuté si le parquet général avait une autre considération.
Aucune date n'a été fixée à ce jour pour l'examen du recours d'Atlaoui qui conteste devant le tribunal administratif de Jakarta l'absence de motivation dans le rejet de sa demande de grâce par le président indonésien, Joko Widodo.
Une procédure semblable introduite récemment par d'autres condamnés a été rejetée.
Intransigeant sur la peine de mort pour les condamnés à mort pour trafic de drogue, Joko Widodo, surnommé Jokowi, est resté sourd à toutes les pressions diplomatiques internationales contre l'application de la peine capitale et indifférent à tous les appels à la clémence.
Serge Atlaoui, incarcéré depuis dix ans, affirme qu'il n'a fait qu'installer des machines industrielles dans ce qu'il croyait être une usine d'acrylique, et qui abritait en réalité une fabrique clandestine d'ecstasy.
Son ultime recours devant la Cour suprême en avril avait été rejeté en moins de deux semaines. Des procédures similaires introduites par des trafiquants condamnés en même temps que lui sont toujours en cours d'examen, certaines depuis un an et demi.