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Le Pakistan exécute un membre du grand parti de Karachi condamné pour meurtre

dépêche de presse du 12 mai 2015 - Agence mondiale d'information - AFP
Pays :
peine de mort / Pakistan
Les autorités pakistanaises ont exécuté mardi matin un membre controversé du MQM, le grand parti régnant sur la métropole économique Karachi (sud), pour un meurtre perpétré à la fin des années 90 qui plonge encore aujourd'hui cette formation dans l'embarras.

Saulat Ali Khan, connu sous le nom de Saulat Mirza, avait été condamné à mort pour le meurtre en 1997 du directeur de la compagnie publique d'électricité de Karachi (KESC). Il a été pendu tôt mardi dans une prison de la province voisine du Baloutchistan, ont déclaré à l'AFP les autorités de la prison. Il devait être pendu le 19 mars dernier mais la justice avait suspendu son exécution après la diffusion d'une mystérieuse vidéo dans laquelle il affirmait que ce meurtre avait en fait été commandité par Altaf Hussain, le chef du MQM, qui vit depuis deux décennies en exil à Londres.

Altaf Hussain, souvent qualifié de "parrain" de Karachi, avait nié ces allégations qui s'ajoutaient à une série de revers pour le MQM dont le QG avait été plus tôt cette année perquisitionné par les paramilitaires, dans ce qui semble être une volonté des forces de sécurité d'accroître la pression sur cette formation qui contrôle, manu militari, des pans de la première ville du pays.

A Karachi, les partis locaux sont connus pour faire également de la politique l'arme au poing, via des groupes armés impliqués dans divers trafics. Né dans les années 80, le Muttahida Qaumi Movement (MQM), se veut le porte-voix des "mohajirs" ou "émigrés", ces musulmans qui ont fui l'Inde lors de la partition en 1947 pour s'établir en masse à Karachi.
Depuis la levée en décembre de son moratoire sur la peine de mort, en vigueur depuis 2008, le Pakistan a exécuté plus d'une centaine de personnes pour des meurtres remontant à la fin des années 90 ou au début des années 2000. Selon Amnesty International, environ 8.000 condamnés à mort croupissent toujours dans les prisons du pays.
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