TUNIS, 18 mai (Xinhua) -- Bon nombre de composantes de la société civile et d'hommes politiques en Tunisie ont critiqué la peine de mort infligée à l'ancien président égyptien Mohamed Morsi ainsi qu'à certaines figures des Frères musulmans pour espionnage et intrusion forcée dans des prisons.
Parmi ces composantes figurent le Syndicat national des journalistes tunisiens, la Ligue tunisienne des droits de l'homme ainsi que l'Association tunisienne des Femmes démocrates.
La condamnation à la peine de mort "constitue une atteinte au droit de l'homme le plus élémentaire à savoir son droit à la vie", lit-on dans un communiqué collectif signé par plusieurs associations tunisiennes.
D'après les signataires de ce communiqué, relayé par des médias locaux, "il s'agit de procès politiques montés par le pouvoir militaire en place en Egypte contre des opposants politiques, des défenseurs des droits de l'homme et des journalistes".
De plus, "le procès en question ne satisfait pas les conditions d'impartialité et qu'il recèle des failles juridiques outre l'absence de contrôle judicaire tout au long de la période de détention", toujours selon le même communiqué.
D'autres organisations non gouvernementales tunisiennes ont appelé la communauté internationale à faire pression sur les autorités concernées à "respecter leurs engagements internationaux et qu'elles cessent d'user la justice pour des règlements de compte".
Dimanche dans la journée, le parti islamique Ennahdha (deuxième poids parlementaire en Tunisie avec 69 sièges à l'Assemblée des représentants du peuple, ndlr) a condamné la peine de mort contre Mohamed Morsi et une dizaine de dirigeants des Frères musulmans.
M. Ennahdha plaide pour une annulation de la sentence et "à ne pas exploiter la justice à des fins politiques", d'après un communiqué à travers lequel le parti islamiste tunisien s'affiche favorable à un "dialogue national en Egypte pour parvenir à réconcilier les Egyptiens".
De son côté, l'ex-président tunisien Moncef Marzouki a réagi sur sa page Facebook à la condamnation de la peine de mort de M. Morsi tout en se voulant "solidaire" avec lui.
Selon M. Marzouki, l'administration du Caire "doit faire preuve de retenue avant de prendre des décisions lourdes de conséquences sur tout le pays". Et d' insister que ce verdict "ne doit pas être exécuté" avant d'appeler les autorités égyptiennes à "opter pour la réconciliation nationale pour ainsi mettre en place une vraie paix sociale".