Abuja - L'armée nigériane a annoncé mercredi juger actuellement 579 officiers et soldats au cours de deux procès distincts pour indiscipline, quelques mois après la condamnation de 66 militaires à la peine capitale pour mutinerie.
Nous avons quelque 473 officiers et soldats qui sont en train d'être jugés dans les quartiers généraux de l'armée, et 106 (autres) à la division 81, a déclaré le porte-parole de l'armée Sani Usman.
M. Usman n'a pas mentionné les charges exactes retenues contre ce groupe qui comparaît en ce moment en cour martiale, mais, selon Femi Falana, un avocat des droits de l'Homme impliqué dans cette affaire, certains d'entre eux sont également accusés de mutinerie.
Souvent par le passé, les soldats nigérians postés dans le nord-est du pays ont refusé de combattre contre le groupe islamiste Boko Haram, mettant en avant leur manque d'équipement.
L'essence de tous ces procès est de mettre l'accent sur la discipline et le professionnalisme, a déclaré M. Usman, sans donner plus de détails.
Selon Me Falana, qui a défendu 54 soldats condamnés à mort en décembre et qui a suivi de près cette nouvelle affaire, les militaires actuellement jugés font face à des charges diverses : lâcheté, mutinerie et désobéissance.
Douze autres soldats avaient été condamnés à mort en septembre dernier pour mutinerie après qu'un commandant eut été visé par des tirs.
Selon l'armée et des sources indépendantes, la condition des soldats s'est améliorée dans le nord-est ces derniers mois, grâce notamment à un nouvel approvisionnement en armes pour lutter contre Boko Haram.
Aussi, une opération militaire régionale, initiée en février et à laquelle prennent part le Tchad, le Cameroun et le Niger voisins, a contribué à enregistrer nombre de victoires face au groupe islamiste dans cette région.
Malgré ces améliorations, des soldats ont continué à se plaindre notamment de ne pas être payés correctement et de manquer d'équipement.
L'année dernière, des soldats postés à Maiduguri, la capitale de l'Etat de Borno et la plus grande ville du nord-est du Nigeria, se sont rebellés après avoir été assignés dans une région reculée pour combattre les islamistes.
Les épouses des soldats ont elles aussi organisé une manifestation devant une caserne, pour dénoncer l'utilisation de leurs maris comme chair à canon face à des insurgés bien mieux armés.
Selon Me Falana, les condamnation à mort précédentes n'ont pas encore été approuvées par le haut commandement de l'armée, des remises de peine restent donc possibles.