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Inquiétude à l'ONU à propos du questionnaire hongrois sur les migrants

dépêche de presse du 22 mai 2015 - Agence mondiale d'information - AFP
Pays :
peine de mort / Hongrie
Genève - Le Haut-commissariat de l'ONU pour les droits de l'homme s'est déclaré inquiet vendredi à propos d'un questionnaire sur l'immigration et le terrorisme qui a été envoyé la semaine dernière par le gouvernement hongrois à tous les ressortissants du pays âgés de plus de 18 ans.

Nous sommes choqués par le message d'introduction du Premier ministre, suggérant un lien entre migration et attaques terroristes, y compris l'attaque qui a eu lieu à Paris début janvier de cette année, a indiqué une porte-parole du Haut-commissariat lors d'un briefing à Genève.

Selon le Haut-commissariat, le message de M. Viktor Orban indique également que les migrants économiques représentent une nouvelle menace pour la Hongrie, et que le pays doit décider comment se défendre contre les immigrants illégaux, a ajouté la porte-parole.

Le Haut commissariat pour les Droits de l'Homme rappelle aux autorités hongroises qu'elles ont le devoir au titre du droit international humanitaire de combattre la xénophobie et la discrimination.

Les politiques de migration doivent avoir pour fondement que tous les migrants, quelque soit leur statut légal, la façon dont ils sont arrivés à la frontière ou leur lieu d'origine, sont en droit de jouir de leurs droits humains, en conformité avec le droit international, a indiqué encore la porte-parole.

Le Haut-commissariat s'est également déclaré très inquiet par les récents appels du Premier ministre hongrois à ouvrir un débat sur un possible rétablissement de la peine de mort.

Toute tentative de rétablir la peine de mort en Hongrie serait un terrible revers dans la lutte globale contre la peine capitale, a-t-elle conclu.

Le gouvernement populiste hongrois vient d'envoyer un questionnaire à l'ensemble de la population sur le traitement que le pays doit réserver aux migrants clandestins, dont le nombre a explosé depuis un an.

Nous demanderons aux gens s'ils préfèrent que les immigrants clandestins soient mis aux arrêts, ou s'il faut les expulser immédiatement, a-t-il détaillé dans ce document.

Une autre question porte sur le fait de savoir si les demandeurs d'asile devront être contraints de travailler pour couvrir leurs frais d'hébergement.

En fonction des réponses, des amendements à la législationn seront proposés, mais dans le respect du droit européen.

Selon le Premier ministre Viktor Orban, la réglementation européenne en matière d'immigration est stupide, car trop laxiste.

Il serait préférable que les Etats membres soient autorisés à décider eux-mêmes de la façon dont ils veulent endiguer les vagues de réfugiés, a déclaré le dirigeant.

La Hongrie est devenue l'an passé, selon Eurostat, le second pays européen au plus grand nombre de demandes d'asile rapportées à sa population, après la Suède. Le chiffre a plus que doublé l'an passé, avec près de 43.000 demandes, soit 3,5 fois la moyenne européenne rapportée à la population.

Salut, dictateur !, a déclaré vendredi le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, en accueillant au sommet de Riga le Premier ministre Orban, selon un photographe de l'AFP.

Depuis son arrivée au pouvoir en 2010, M. Orban a engagé des réformes profondes de la justice, des médias et de l'économie, qui ont été jugées liberticides par l'opposition et largement critiquées à l'étranger.
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