Un Pakistanais condamné à mort pour trafic de drogue a été décapité jeudi, portant à 90 le nombre d'exécutions depuis janvier en Arabie saoudite. Ihsan al-Amin, reconnu coupable de trafic d'héroïne, a été exécuté à Riyad, a indiqué le ministère de l'Intérieur dans un communiqué publié par l'agence officielle SPA.
Christof Heyns, rapporteur spécial de l'ONU sur les exécutions extrajudiciaires, sommaires ou arbitraires, a jugé jeudi "très troublant" le rythme des exécutions dans le royaume, où leur nombre a dépassé en cinq mois le total pour l'ensemble de l'année 2014 (87). Environ la moitié des suppliciés sont des étrangers.
Outre le trafic de drogue, le meurtre, les viols, les vols à main armée et l'apostasie sont passibles de la peine capitale dans le royaume ultra-conservateur saoudien, régi par une version rigoriste de la loi islamique. M. Heyns a relevé que le recours à la peine de mort en Arabie saoudite était "à contre-courant" de la tendance mondiale qui va au contraire vers une diminution des exécutions. Le ministère saoudien de l'Intérieur justifie ces décapitations par le besoin de dissuader les criminels.