Malgré l'appel à la clémence de sa fille adolescente, un Américain a été exécuté mardi au Missouri pour le double meurtre qu'il avait avoué de sa compagne et de la fillette de celle-ci, a-t-on appris auprès des autorités pénitentiaires.
Richard Strong, 48 ans, a été déclaré mort par injection létale a annoncé Mike O'Connell, porte-parole des prisons du Missouri.
Ses ultimes recours devant la Cour suprême ainsi que l'appel de sa fille au gouverneur du Missouri Jay Nixon ont été rejetés à l'heure prévue de l'exécution.
Dès son arrestation en octobre 2000, quelques minutes après le double homicide, Richard Strong avait admis avoir tué à coups de couteau la jeune femme avec laquelle il vivait ainsi que la petite fille de deux ans de celle-ci, dans leur appartement de la banlieue de St. Louis.
Seul survivant, le bébé de trois mois du couple, retrouvé près d'une mare de sang, sa mère poignardée 21 fois et sa demi-soeur lardée de douze coups de couteau.
Aujourd'hui âgée de 14 ans, Alyshia Strong, qui refusait de «souffrir une autre perte» avec la mort de son père, avait imploré le gouverneur du Missouri d'arrêter l'exécution.
Devant la Cour suprême, les avocats du prisonnier avaient plaidé le coup de folie, arguant de ses traumatismes endurés pendant son enfance et d'un long héritage de troubles mentaux, dépression, stress post-traumatique et schizophrénie.
«M. Strong était malade mental lorsqu'il a été condamné à mort (...) et il a le droit de plaider le 8e amendement» qui proscrit les châtiment cruels et inhabituels, ont écrit ses avocats, dans un ultime appel devant la Cour suprême des États-Unis.
«M. Strong a droit à la protection de la loi et ne peut pas être exécuté», avaient invoqué sans succès Jennifer Herndon et Michael Gorla.
Les avocats n'avaient pas réussi non plus à convaincre la Cour suprême dans un autre recours invoquant les procédures controversées d'injection létale.
Ils demandaient à ce que cette exécution soit reportée dans l'attente de la décision de la haute Cour sur la constitutionnalité de ces injections qui pourraient provoquer des souffrances proscrites par le 8e amendement.
Les quatre juges progressistes de la Cour suprême étaient de leur avis, a-t-on appris auprès de la haute cour.
Mais une courte majorité a rejeté l'appel, les cinq autres juges se rangeant à l'opinion du ministre de la justice du Missouri Chris Koster. Celui-ci assurait, dans sa réponse à la Cour, que l'État avait conduit «quinze exécutions rapides et sans souffrances avec du pentobarbital en un peu plus d'un an» et qui n'avaient donc rien de «cruel et inhabituel».
Il s'agit de la 16e exécution cette année aux États-Unis, la quatrième au Missouri, selon le Centre d'information sur la peine capitale.