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Bangladesh: condamnation à mort confirmée pour un dirigeant de l'opposition

dépêche de presse du 29 juillet 2015 - Agence mondiale d'information - AFP
Pays :
peine de mort / Bangladesh
La Cour suprême du Bangladesh a confirmé mercredi la condamnation à mort par pendaison d'un dirigeant de l'opposition pour des crimes de guerre perpétrés pendant la guerre d'indépendance en 1971.

La plus haute juridiction du pays a débouté Salauddin Quader Chowdhury de son appel contre sa condamnation à la peine capitale, prononcée en 2013 par un tribunal ad hoc controversé jugeant les crimes de guerre commis il y a plus de quarante ans.

Dirigeant du principal parti d'opposition, le Bangladesh Nationalist Party, M. Chowdhury, 66 ans, était le premier parlementaire a être condamné par le tribunal international des crimes (ICT).

Lors de l'intervention de l'Inde à la fin du conflit de 1971, signifiant la défaite imminente du Pakistan, les milices pro-Islamabad ont massacré des dizaines d'enseignants, de réalisateurs, de médecins et de journalistes.

Selon l'accusation, le parlementaire a tué de sang froid plus de 200 Hindous à la fin du conflit de 1971. Il a été reconnu coupable de torture et de génocide.

Ses avocats ont fait savoir mercredi qu'ils feraient appel de sa condamnation auprès de la Cour suprême.

Des centaines de personnes rassemblées sur une grande place de la capitale Dacca, dont des militants du parti au pouvoir, ont organisé des «défilés de victoire» dès l'annonce du jugement.

L'ICT a été mis en place en mars 2010 et baptisé ainsi en dépit de l'absence de toute supervision d'une institution internationale.

Un groupe d'enquête privé a identifié 1.175 personnes --parmi lesquelles des généraux pakistanais et des islamistes alliés d'Islamabad à l'époque-- soupçonnées d'avoir commis divers crimes lors de la guerre de 1971, tels des meurtres, viols et conversions forcées d'hindous à l'islam.

Selon le gouvernement du parti de l'Awami League, la guerre de 1971 a fait trois millions de morts. Des chiffres d'instances indépendantes estiment que le bilan s'élève entre 300.000 et 500.000 morts.

L'opposition accuse le gouvernement d'avoir créé l'ICT pour la réduire au silence.
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