5 août 2015 – Le Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l'homme, Zeid Ra'ad Al Hussein, s'est dit mercredi alarmé par la condamnation à mort en Iran de Mohammad Ali Taheri, fondateur d'un mouvement spirituel, écrivain et pratiquant de théories de la médecine alternative utilisées en Iran et à l'étranger.
M. Taheri a été condamné à mort samedi par un tribunal révolutionnaire après avoir été accusé de « corruption sur terre » (Fesad fel Arz).
« L'utilisation par l'Iran de la peine de mort est depuis longtemps problématique, en raison de nombreuses exécutions pour des délits liés à la drogue, des exécutions de personnes âgées de moins de 18 ans lorsque l'infraction a été commise, ainsi que d'autres cas où des accusations mal définies ont conduit à la peine de mort », a souligné M. Zeid dans une déclaration à la presse.
« Les multiples condamnations de M. Taheri s'appuyant sur une série d'accusations vagues, le fait qu'il aurait été détenu à l'isolement et maintenant sa condamnation à mort posent de sérieuses questions concernant l'administration de la justice et l'utilisation terriblement inquiétante de la peine de mort en Iran », a-t-il ajouté.
En vertu du droit international, et en particulier du Pacte international relatif aux droits civils et politiques que l'Iran a ratifié, dans les pays qui n'ont pas aboli la peine de mort, celle-ci ne peut être utilisée que pour les « crimes les plus graves », ce qui veut dire les crimes impliquant le meurtre intentionnel. Même dans ce cas, de strictes normes d'équité doivent être respectées lors du procès.
Le Haut-Commissaire a demandé aux autorités iraniennes de retirer immédiatement les accusations portées contre M. Taheri et de garantir sa libération sans condition.
L'Iran aurait exécuté plus de 600 personnes en 2015. L'an dernier, au moins 753 personnes ont été exécutées dans le pays.
« Je demande instamment au gouvernement iranien d'imposer immédiatement un moratoire sur toutes les exécutions et de travailler avec nous et d'autres partenaires sur les stratégies alternatives pour lutter contre la criminalité », a déclaré M. Zeid.