DECLARATION DE LA PRESIDENCE AU NOM DE L'UNION EUROPEENNE
(Bruxelles, 9 novembre 1995)
Nigeria - Condamnations à mort - Droits de l'homme - Union européenne-Nigeria
L'Union européenne exprime la profonde préoccupation que lui inspirent la confirmation, par le conseil provisoire de gouvernement, des condamnations à mort de Ken Saro-Wiwa et d'autres personnes accusées du meurtre de dirigeants ogonis.
L'Union européenne note la sévérité des peines et constate que les accusés ont été privés d'un droit de recours et de droits légaux fondamentaux pendant toute la durée de la procédure.
L'Union européenne lance un appel au général Abacha pour qu'il exerce son droit de clémence dans cette affaire.
L'Union européenne déplore également le non-respect des droits fondamentaux de la population, qui a entraîné la situation actuelle dans l'Ogoniland et dans d'autres régions du Nigeria où vivent des minorités. Dans sa dernière déclaration publiée le 20 octobre, l'Union européenne a fait savoir publiquement qu'elle désapprouve le recours de plus en plus fréquent à des tribunaux spéciaux et à des procès secrets, ainsi que l'absence de garanties pour les détenus et les accusés du Nigeria.
L'Union européenne rappelle une fois de plus au gouvernement nigérian que le Nigeria est tenu des respecter les dispositions des traités internationaux relatifs aux droits de l'homme auxquels ce pays est partie et dont il est signataire. Le respect des droits de l'homme est un principe essentiel et incontournable de la politique intérieure et des relations internationales et constitue un critère d'appréciation essentiel pour déterminer le niveau de coopération entre l'Union européenne et le Nigeria, qui sera évalué à la lumière des événements.
Les Etats membres de l'AELE, membres de l'EEE, les pays d'Europe centrale et orientale associés à l'Union européenne, et les pays associés Chypre et Malte se rallient à cette déclaration.