Mohamed Morsi, un islamiste destitué par l'ex-chef de l'armée et actuel président Abdel Fattah al-Sissi en juillet 2013, avait été condamné à mort en juin aux côtés d'une centaine de co-accusés pour des évasions massives de prison et des attaques contre la police durant la révolte de 2011 qui chassa Hosni Moubarak du pouvoir.
Dans un autre procès, pour espionnage au profit du Hamas palestinien, du Hezbollah libanais et de l'Iran, l'ex-président avait été condamné à la prison à vie, soit 25 ans de réclusion.
Dans ces deux affaires, « nous avons interjeté appel devant la Cour de cassation pour tous les condamnés en détention, y compris M. Morsi », a indiqué à l'AFP l'avocat Abdel Moneim Abdel Maqsoud.
Parmi les détenus condamnés à mort dans l'un ou l'autre des deux procès, figurent notamment Mohamed Badie, le guide suprême de la confrérie des Frères musulmans – dont est issu M. Morsi – et son adjoint, le richissime homme d'affaires Khairat al-Chater. Mais aussi deux responsables de l'organisation islamiste, l'ex-président du Parlement Saad al-Katatni et Mohamed al-Beltagui.
Après l'éviction de Mohamed Morsi, ses partisans ont été la cible d'une sanglante répression durant laquelle au moins 1 400 personnes ont été tuées.
Des dizaines de milliers d'autres ont été arrêtés dont plusieurs centaines condamnés à mort dans des procès de masse expéditifs, qualifiés par l'ONU de « sans précédent dans l'histoire récente » du monde. Des dizaines de ces peines ont cependant été annulées par la Cour de cassation.
Mohamed Morsi avait déjà écopé en avril de 20 ans de prison pour des violences contre des manifestants durant sa courte mandature d'un an et ses avocats ont fait appel dans cette affaire. Il est toujours jugé dans deux autres procès, l'un pour « outrage à magistrat » et l'autre pour espionnage au profit du Qatar.