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Le nombre d'exécutions bondit en Iran

dépêche de presse du 28 octobre 2015 - Associated Press - AP
Pays :
peine de mort / Iran
(Associated Press) Le nombre d'exécutions en Iran connaît une croissance «exponentielle» depuis 2005 et pourrait atteindre un millier cette année, en raison de la répression lancée contre les narcotrafiquants, a prévenu mercredi un enquêteur des Nations Unies.

Ahmed Shaheed indique dans un rapport présenté à l'Assemblée générale et remis aux médias que l'Iran exécute plus de gens par habitant que n'importe quel autre pays du monde.

Il ajoute que la majorité de ces exécutions contreviennent au droit international, qui interdit le recours à la peine capitale pour les mineurs et les crimes non violents. Il demande à l'Iran d'adopter un moratoire sur la peine de mort dans ces dossiers et de la réserver uniquement aux «crimes les plus graves», où on peut démontrer une intention de tuer qui se solde par un décès.

M. Shaheed, l'enquêteur spécial de l'ONU sur les droits de l'homme en Iran, a déclaré que le «nombre estomaquant de 753 exécutions» effectuées par l'Iran en 2014 - un sommet - sera surpassé cette année.

Au moins 694 personnes auraient été pendues pendant les sept premiers mois de 2015 et plusieurs organisations de défense des droits de la personne témoignent maintenant de plus de 800 exécutions pendant les dix premiers mois de l'année. Des dizaines d'autres personnes attendent un sort similaire, a dit M. Shaheed.

Il estime que le rythme des exécutions est «alarmant» et déclare que «l'Iran est possiblement sur le bon chemin pour surpasser 1000 (exécutions) d'ici la fin de l'année».


M. Shaheed a dit que 69 % des exécutions pendant les six premiers mois de 2015 étaient reliées au trafic de la drogue, ce qui témoigne d'une hausse de la toxicomanie au pays.

Il a aussi dénoncé le recours de l'Iran à l'isolement et à la torture pour obtenir des aveux; la criminalisation de la liberté d'expression; l'arrestation d'une cinquantaine de journalistes depuis le début de l'année; et les châtiments imposés aux individus qui discutent du gouvernement et des droits de la personne sur les réseaux sociaux.

M. Shaheed indique toutefois que son rapport est «légèrement plus optimiste» que le précédent, puisqu'il a été en mesure de rencontrer différents responsables iraniens et que Téhéran semblait plus ouvert au dialogue cette fois-ci.
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