Ryad - Un Saoudien, condamné à mort pour le meurtre d'un policier, a été décapité lundi, portant à 146 le nombre des exécutions en Arabie saoudite depuis le début de l'année selon un comptage de l'AFP.
Ayed al-Jahdali avait tué par balle un policier qui tentait de l'arrêter pour trafic de drogue, a indiqué le ministère saoudien de l'Intérieur dans un communiqué.
Il a été exécuté dans la région de La Mecque (ouest de l'Arabie saoudite).
Le bilan de 146 exécutions depuis janvier, établi par l'AFP sur la base de communiqués officiels, dépasse largement celui enregistré en 2014 (87).
Amnesty International s'est alarmée lundi de la forte hausse du nombre des exécutions en Arabie Saoudite.
Cette organisation de défense des droits de l'Homme qui a son siège à Londres en a compté 151 au moins depuis le début de l'année, dont celle de lundi.
Ce nombre est le plus élevé depuis 1995, année où le royaume avait procédé à 192 exécutions, souligne Amnesty dans un communiqué. En 2014, l'organisation y avait dénombré 90 exécutions.
Le responsable d'Amnesty pour le Moyen-Orient, James Lynch, a appelé Ryad a stopper toutes les exécutions en cours et à décréter un moratoire. Il a dénoncé un système judiciaire profondément défectueux ainsi que des procès grossièrement inéquitables et aux motivations parfois politiques.
L'Iran a convoqué le chargé d'affaires saoudien pour protester contre la décapitation au sabre plus tôt de trois Iraniens en Arabie saoudite pour trafic de drogue.
Meurtre, viol, vol à main armée, apostasie et trafic de drogue sont passibles de la peine capitale dans ce pays régi par une version rigoriste de la charia (loi islamique). Les autorités saoudiennes invoquent la dissuasion comme argument clé pour tenter de justifier la peine de mort.
Selon Amnesty International, l'Arabie saoudite figure parmi les pays qui exécutent le plus grand nombre de personnes avec la Chine, l'Iran et les Etats-Unis.