Dubaï - Un membre de la famille du jeune chiite Ali al-Nimr, mineur au moment de son arrestation en 2012 puis condamné à mort, a estimé vendredi que l'Arabie saoudite semblait très sérieuse quant à l'application de la peine.
Le gouvernement est sérieux, très sérieux concernant l'exécution d'Ali al-Nimr, a indiqué à l'AFP son oncle Jaffar al-Nimr, selon lequel Ali n'a plus parlé à sa famille depuis deux semaines et a expliqué avoir subi un contrôle médical.
C'est peut-être la routine avant qu'ils exécutent, a ajouté Jaffar al-Nimr.
Le cas d'Ali al-Nimr, qui avait 17 ans quand il avait été arrêté pour avoir manifesté contre les autorités, a suscité une vive indignation dans le monde et des voix se sont élevées pour demander aux autorités saoudiennes de surseoir à son exécution.
Selon des militants, Ali al-Nimr est un des trois chiites mineurs au moment des faits à avoir épuisé toutes les voies de recours contre leur condamnation à mort.
Leur sort est entre les mains du roi Salmane qui a le dernier mot sur l'application des condamnations à mort.
Vendredi, un millier de Saoudiens chiites se sont rassemblés dans une mosquée de la ville d'Awamiya, dans l'est du pays, pour demander la libération de ces militants, a rapporté un habitant.
La manifestation s'est déroulée sans incident, selon lui: les personnes rassemblées ont refusé tout heurt entre la communauté et (les forces) du gouvernement.
Un autre dignitaire religieux chiite condamné est Nimr al-Nimr, un oncle d'Ali al-Nimr, accusé pour son rôle dans la contestation antigouvernementale qui avait éclaté en 2011 dans l'est du royaume, où vit l'essentiel de la communauté chiite qui se plaint d'être marginalisée dans ce pays dirigé par une dynastie sunnite.
Dans un communiqué publié jeudi, Amnesty International s'inquiète de l'imminence de l'exécution de plus de 50 prisonniers, une information relayée selon elle par des médias proches des autorités saoudiennes.
L'ONG a assuré que Nimr al-Nimr, les trois jeunes chiites dont Ali al-Nimr et d'autres militants de cette communauté avaient clairement été condamnés lors de procès iniques.
Le droit international interdit le recours à la peine de mort contre des personnes de moins de 18 ans, a indiqué l'organisation, qui affirme que 151 personnes ont été exécutées cette année dans le royaume saoudien.