Un chiite a été condamné à mort et 22 autres à la prison à perpétuité jeudi à Bahreïn pour avoir formé un "groupe terroriste" et tué deux personnes dont un policier, selon une source judiciaire.
Les condamnations ont été prononcées par la Haute cour criminelle à Manama qui a aussi déchu ces 23 Bahreïnis de leur nationalité et infligé des amendes à deux d'entre eux d'un montant de 200.000 dinars (485.000 euros), selon une déclaration du procureur en chef Ahmed al-Hammadi.
Le royaume de Bahreïn, siège de la Ve Flotte américaine et dirigé par une dynastie sunnite, est le théâtre de troubles sporadiques depuis des manifestations de masse en 2011 de la majorité chiite qui demandait des réformes et un plus grand rôle politique pour cette communauté.
Selon d'autres sources judiciaires, tous les condamnés jeudi appartiennent à la communauté chiite et seize d'entre eux ont été jugés par contumace.
Selon la déclaration de M. Hammadi, le groupe, qualifié de "terroriste", a été condamné pour avoir planifié et exécuté des attentats à la bombe dans deux villages chiites en décembre 2014.
Un attentat dans le village de Damistan avait tué un policier jordanien qui travaillait à Bahreïn dans le cadre d'un "accord d'échange de sécurité et de formation" avec la Jordanie.
Par ailleurs, une cour d'appel a confirmé jeudi la condamnation à mort prononcée contre un membre de la communauté chiite reconnu coupable d'avoir formé et mené un "groupe terroriste" lui aussi impliqué dans un attentat à la bombe qui avait tué un policier dans un village chiite l'année dernière, a précisé le procureur en chef.
Plus tôt cette semaine, 29 personnes avaient été condamnées à des peines allant de cinq ans de prison à la perpétuité pour avoir tenté de tuer des policiers lors d'un attentat à la bombe, également en décembre 2014. L'explosion avait blessé trois policiers.
Le pouvoir à Bahreïn fait montre d'une extrême fermeté à l'égard des opposants, mais nie toute discrimination envers les chiites.
Les dissidents sont souvent accusés d'être liés à l'Iran, une accusation qu'ils rejettent.