Des tribunaux de la bande de Gaza, tenue par le mouvement islamiste Hamas, ont prononcé deux peines de mort en une semaine, rapporte mardi une organisation palestinienne de défense des droits de l'Homme.
"Le 15 décembre, le tribunal militaire permanent de Gaza a condamné un homme de 50 ans à la mort par pendaison après l'avoir reconnu coupable de collaboration", a indiqué le Centre palestinien des droits de l'Homme (PCHR), précisant que le condamné est en fuite en Israël.
"Le 20 décembre, le tribunal de première instance de Deir al-Balah a condamné à mort un homme de 26 ans après l'avoir reconnu coupable d'enlèvement et de meurtre", a ajouté le PCHR, basé à Gaza. Selon cette ONG, l'une des plus actives en terme de défense des droits de l'Homme dans les Territoires palestiniens, 9 peines capitales ont été prononcées dans la bande de Gaza en 2015 et 2 en Cisjordanie occupée, dirigée par l'Autorité palestinienne.
Le PCHR se dit en outre "très préoccupée par le fait que ces peines irréversibles sont de plus en plus appliquées" notamment celles prononcées par des tribunaux militaires.
Depuis la création en 1994 de l'Autorité palestinienne, 167 personnes ont été condamnées à mort dans les Territoires palestiniens, écrit dans un communiqué le PCHR. Parmi elles, 32 ont été exécutées, dont 30 dans la bande de Gaza. Les deux tiers l'ont été sans l'accord -pourtant légalement obligatoire- du président palestinien, après la prise de pouvoir par le Hamas à Gaza en 2007 et sa rupture avec l'Autorité palestinienne, dit le PCHR.
Outre les peines de mort prononcées par des tribunaux, le Hamas a récemment procédé à des exécutions pour "collaboration", décidées par des "tribunaux révolutionnaires" et parfois menées en place publique.
La plus frappante avait eu lieu en pleine guerre à l'été 2014 lorsque des hommes portant des uniformes de la branche armée du Hamas avaient fusillé six hommes devant la principale mosquée de la ville de Gaza à la sortie de la grande prière.
Selon la loi palestinienne, les collaborateurs, les meurtriers et les trafiquants de drogue encourent la peine de mort.