La cour d'appel de Paris a rejeté jeudi la demande de libération conditionnelle de Patrick Henry. Celui-ci avait été condamné en 1977 à la perpétuité pour le meurtre d'un jeune garçon qui avait soulevé une vague d'indignation et alimenté le débat sur la peine de mort.
Le tribunal d'application des peines de Melun (Seine-et-Marne) lui avait accordé en janvier le droit d'entamer le parcours de probation censé aboutir à une libération conditionnelle en 2017 mais le parquet avait fait appel.
"Terrassée" par la décision de la cour d'appel, son avocate Carine Delaby-Faure a déclaré vouloir se pourvoir en cassation. Cette décision "n'est pas courageuse. (Elle) est malheureusement dans l'air du temps. J'espérais que les drames qui ont affecté l'Europe allaient peut-être faire relativiser à la cour la dangerosité de Patrick Henry", a-t-elle réagi à la sortie de l'audience.
"Patrick Henry demeure un symbole et la cour a très clairement exprimé que cet homme-là, elle ne souhaite pas le libérer. Je crains que cette décision n'augure des décisions ultérieures toujours négatives", a-t-elle ajouté.
Me Delaby-Faure soutient que son client, aujourd'hui âgé de 63 ans, est prêt à retrouver la liberté. Patrick Henry a passé quasiment 40 ans en prison, avec une parenthèse d'un an et demi de liberté conditionnelle en 2001-2002 qui s'était refermée par son arrestation en Espagne avec 10 kg de résine de cannabis dans le coffre de sa voiture.
Défendu par l'avocat abolitionniste Robert Badinter, Patrick Henry avait échappé en 1977 à la peine de mort, réclamée par une partie de l'opinion publique sous le choc de ce fait divers largement médiatisé. La peine de mort a été abolie quatre ans plus tard sous l'impulsion de Robert Badinter, devenu ministre de la justice de François Mitterrand.