NOUAKCHOTT, 22 avril (Xinhua) -- La Cour d'appel de Nouadhibou (nord de Mauritanie) a confirmé la condamnation à mort du blogueur mauritanien reconnu coupable d'"apostasie", avant de procéder à la requalification des faits en "mécréance" (accusation moins lourde) en raison du repentir de l'accusé, a appris vendredi Xinhua de source judiciaire.
Selon cette même source, "cette requalification devra entraîner le renvoi devant la cour suprême du dossier pour statuer sur le repentir de l'accusé, ce qui va permettre d'annuler la peine de mort et la remplacer par une peine d'emprisonnement ou tout simplement la remise en liberté du blogueur".
Ould Mkheiir, 31 ans, avait été condamné en décembre 2014 à la peine capitale, après avoir été reconnu coupable d'apostasie. Il avait écrit un article jugé blasphématoire contre le prophète Mohamed.
Dans cet article, il s'était appuyé sur des faits pour démontrer l'"iniquité" qui frappait les "couches marginales" de la société mecquoise au 7ème siècle. Il avait également estimé que cette "injustice" ayant caractérisé le premier siècle de l'Islam se reconnaît aujourd'hui dans le traitement que réserve la société mauritanienne aux castes, notamment celle des forgerons à laquelle il appartient.
L'article, diffusé sur les réseaux sociaux, avait suscité une désapprobation générale en Mauritanie, à tel point que son auteur n'a pas pu trouver un avocat pour le défendre.
La constitution de Mauritanie stipule que la loi islamique (charia) est la première source de droit dans le pays et que l'Islam est la religion de l'Etat et du peuple.
Toutefois, même si la peine de mort est fréquemment prononcée par les tribunaux, aucun condamné n'a été exécuté depuis 1987.