Le Parlement européen,
A. consterné par l'assassinat de dix personnes, le 3 avril 1996, dans la localité d'Uraba, par l'enlèvement du frère de l'ancien Président de Colombie et la mort de 31 soldats, auxquels s'ajoutent 17 blessés dans la région de NariÒo le 15 avril 1996,
B. considérant la situation chronique et persistante de violence généralisée de provenances de diverses, et qui donne lieu à des violations des droits de l'homme en Colombie,
C. préoccupé par le degré d'impunité dont jouissent dans ce pays les auteurs de violations des droits de l'homme,
D. préoccupé par les déclarations faites en février 1996 par le président de Colombie, qui a annoncé à cette époque qu'il allait instaurer la peine de mort dans son pays et dénoncer la Convention américaine des droits de l'homme,
E. convaincu de la nécessité absolue d'aider la Colombie à surmonter la crise des droits de l'homme, ce qui renforcerait l'Etat de droit,
F. convaincu de la nécessité de désigner un rapporteur spécial de la commission des droits de l'homme, qui serait chargé d'élaborer un rapport sur l'évolution de la situation des droits de l'homme en Colombie;
Le Parlement européen,
1. demande au gouvernement et au procureur général de Colombie de tout mettre en oeuvre pour que les responsables de ces nouveaux massacres soient remis entre les mains de la justice;
2. demande à toutes les forces politiques et sociales de respecter les droits de l'homme et au procureur général et aux autorités judiciaires de Colombie de sanctionner les auteurs de ces violations;
3. invite le gouvernement colombien à coopérer étroitement avec les organisations internationales afin d'améliorer la situation des droits de l'homme dans son pays;
4. demande au gouvernement colombien de ne pas invoquer la déclaration d'état d'alerte dans certaines localités pour violer les droits de l'homme;
5. charge son Président de transmettre la présente résolution à la Commission, au Conseil, aux gouvernements des Etats membres ainsi qu'au Congrès et au gouvernement de Colombie.