OUAGADOUGOU, 9 juin (Xinhua) -- Une dizaine d'organisations de la société civile Burkinabè ont lancé jeudi à Ouagadougou une campagne en faveur de l'abolition de la peine de mort, dans ce pays d'Afrique de l'Ouest où treize personnes attendent dans le couloir de la mort.
Selon le porte-parole du mouvement Urbain Yaméogo, qui s'est exprimé devant la presse, l'ensemble des organisations qui sont engagées dans la coalition nationale contre la peine de mort, "ont la conviction ferme que la peine de mort présente dans notre disposition juridique est anticonstitutionnelle".
M. Yaméogo a soutenu que de nos jours au Burkina Faso, l'on note "un retour inquiétant" des condamnations à la peine capitale, notamment lors des assises criminelles de 2015.
Il a imputé cette situation au développement de la grande criminalité, du terrorisme et de certains crimes atroces qui influencent très négativement l'opinion publique, de moins en moins favorable à l'abolition de la peine de mort.
Pays abolitionniste de fait, le Burkina Faso n'a plus exécuté un condamné à mort depuis 1988. Toutefois treize personnes attendent actuellement leur exécution après leur condamnation à mort. Le dernier en date, un militaire a été condamné en juillet à la peine capitale pour le meurtre de son ex-petite amie.
En 2015, un avant-projet de loi relatif à l'abolition de la peine de mort avait été proposé par Cheriff Sy, le président du Conseil national de la transition (CNT), l'assemblée intérimaire mise en place après la chute du président Blaise Compaoré, et fortement soutenu par le Barreau burkinabè et des organisations de la société civile.
"Le meilleur hommage que l'on puisse rendre à la Nation, en cette année 2016, déclarée Année africaine des droits de l'homme, avec un accent particulier sur les droits des femmes, est d'abolir définitivement la peine capitale", a plaidé M. Yaméogo.