LILONGWE, 3 juillet (Xinhua) -- Le président du Malawi, Peter Mutharika, a annoncé vendredi qu'il comptait introduire une nouvelle loi contre les "individus malfaisants" impliqués dans le meurtre de personnes atteintes d'albinisme au Malawi.
Le président Mutharika a annoncé cette initiative au cours d'un rallye sur le développement organisé à Zomba, l'ancienne capitale du Malawi.
Cette annonce fait suite à une série d'enlèvements et d'assassinats de personnes atteintes d'albinisme au Malawi, généralement à des fins rituelles.
Le chef d'Etat a fermement condamné ce phénomène, et a décrit comme une "complète absurdité" la pratique consistant à tenter de s'enrichir en assassinant des albinos pour leurs membres ou leurs os.
"La semaine prochaine, j'introduirai une nouvelle loi permettant d'amender le Code Pénal. Vous allez voir ce qui attend ces gens. Il y aura des peines extrêmement sévères pour tout individu arrêté en possession de membres ou d'ossements humains", a déclaré M. Mutharika.
Au Malawi, la peine de mort est le châtiment légal le plus sévère pour les individus reconnus coupables de meurtre, mais aucun président ne l'a jamais appliquée dans les faits.
Après une vague de meurtres d'albinos au Malawi, certaines couches de la société ont commencé à exhorter les autorités à appliquer la peine de mort.
Bon Kalindo, un parlementaire du Parti démocrate progressiste (DPP, au pouvoir), a récemment organisé une manifestation appelant le Parlement à appliquer la peine de mort aux individus reconnus coupables de meurtre d'albinos.
D'autres appels à appliquer systématiquement la peine de mort à tous les meurtriers ont cependant été tempérés par le gouvernement du Malawi et par Amnesty International.
Robert Shivambu, attaché de presse d'Amnesty International, a déclaré aux journalistes au cours d'une conférence de presse organisée à Lilongwe juste avant une rencontre avec M. Mutharika que son organisation estimait qu'il y avait d'autres moyens que la peine de mort pour résoudre ce problème.
Patricia Kaliati, porte-parole du gouvernement malawite, a également déclaré il y a peu à la radio d'Etat MBC que la peine maximale pour les meurtriers resterait la prison à perpétuité, et que le président Mutharika n'avait pas l'intention d'être le premier président du Malawi à soutenir la peine de mort.
L'annonce de lois plus strictes à ce sujet amène donc à se demander ce que le chef d'Etat malawite réserve aux individus reconnus coupables de meurtres d'albinos.
Près de 20 cas de meurtre de sang-froid de personnes souffrant d'albinisme ont été rapportés depuis 2015 au Malawi. Au cours de la même période, 65 cas de profanation de sépultures contenant des restes humains ont également été signalés.