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Cinq infirmières bulgares et un médecin palestinien condamnés à mort en Libye

dépêche de presse du 6 mai 2004 - Associated Press - AP
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BENGHAZI, Libye - Un tribunal libyen a condamné jeudi cinq infirmières bulgares et un médecin palestinien à la peine de mort par peloton après les avoir reconnus coupables d'avoir volontairement infecté plus de 400 enfants avec le virus du SIDA.

Un médecin bulgare, qui comparaissait avec eux, a été finalement condamné à quatre ans de prison pour avoir échangé des devises étrangères sur le marché noir, sans que le verdict ne mentionne les autres chefs d'accusation. Neuf personnels hospitaliers libyens jugés pour négligence ont eux été acquittés.

Le chef de la diplomatie irlandaise Brian Cowen a transmis à son homologue libyen Abdul Rahman Shalghan les «sérieuses inquiétudes» de l'UE quant à l'équité du procès, a déclaré le porte-parole européen Diego de Ojeda. «C'est une surprise très négative pour nous», a-t-il ajouté, notamment parce que l'UE a fait état de ""graves irrégularités au cours du procès en termes de respect des droits de la défense".

Aussitôt après l'énoncé du verdict, cinq membres des familles des enfants infectés ont hurlé «Allah Akbar», «Dieu est grand» en arabe.

Selon la loi libyenne, tout prévenu condamné à la peine capitale a le droit de faire appel.

Le ministère public avait requis la peine de mort, accusant les infirmières et le médecin d'avoir délibérément infecté plus de 400 enfants avec du sang contaminé par le VIH dans le cadre d'une expérience destinée à trouver un médicament pour le SIDA. Depuis, 23 de ces enfants sont morts de la maladie.
Les organisations de défense des droits de l'homme accusent la Libye d'avoir fabriqué cette histoire pour masquer les insuffisances et les carences en matière de sécurité médicale de ses hôpitaux.

Selon le Pr Luc Montagnier, le co-découvreur français du virus du SIDA, c'est l'hygiène précaire de l'hôpital de Benghazi qui a probablement conduit à la contamination et celle-ci, selon le Pr Montagnier, se serait produite en 1997, soit plus d'un an avant que l'équipe médicale bulgare ne soit engagée pour travailler dans cet hôpital.

Dans un premier temps, Tripoli avait accusé la CIA et les renseignements israéliens mais avait ensuite fait marché arrière.

La police libyenne avait arrêté les six ressortissants bulgares en février 1999. Emprisonnés jusqu'en septembre 2002, ils ont été acquittés par une haute cour de Tripoli du chef d'accusation de complot et confiés à un tribunal ordinaire.
Ils vivaient en résidence surveillée à Tripoli jusqu'à la reprise de leur procès en septembre à Benghazi dans l'est du pays.
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